cédric & delphine ☀ flashback

Une semaine. Cela faisait maintenant une semaine que personne n'avait vu sa frimousse blonde, ainsi que ses beaux yeux bleus angéliques. On s'était tous occupés, en l'attendant. On avait tous continué avec nos vies, même si pour certains (Romeo), ce fut plus facile que pour d'autres (les autres Gariépy). Je me rappelle avoir eu de la peine à la laisser là, seule, derrière la porte blanche à présent verrouillée ... Je m'étais senti coupable de l'abandonner là afin d'aller à mon rendez-vous avec sa petite amie de l'époque, le troisième jour ... Si on pouvait appeller ça une petite amie, évidemment.

Je me rappelle que tous les repas, quelqu'un s'occupait de déposer un plateau, devant sa porte, et qu'à chaque fois, lorsque quelqu'un repassait devant celle-ci, le plateau y était toujours. Rempli. Elle ne touchait même plus à la nourriture. Je commençais à m'inquiéter ... Comme tout le monde, je suppose. Maxime. Ce nom résonnait dans mon esprit telle une lame aiguisée. Cette ordure. Non seulement il avait eu le culot de lui voler sa petite soeur chérie, la petite fille modèle qu'il avait toujours aimée et admirée ; non seulement avait-il, donc, volé l'innocence de sa soeur, il avait ensuite eu le toupet de lui briser le coeur en l'abandonnant ... Il avait toujours sû que ce garçon était une mauvaise addition à la famille Gariépy. Et bien qu'il regrettait son décès, étant donné qu'il n'avait rien fait pour mériter sa mort précoce, il ne pouvait s'empêcher de le maudire pour avoir entraîné sa soeur dans sa spirale infernale ... D'autant plus qu'elle semblait s'y être davantage enfoncée et recroquevillée depuis son décès.

Sur un bras, il portait un plateau de bois, sur lequel se trouvait une assiette remplie de crêpes fraiches faites maisons, ainsi qu'un pot du meilleur sirop d'érable de la région ; c'était l'une des choses qu'il savait que sa soeur adorait manger, et il se disait que, si le pot au feu et le ragout des jours précédents n'avaient pas eu l'effet espéré quant à l'appétit de Delphine, ces crêpes feraient l'affaire.

Toquant doucement à la porte, il dit alors calmement, d'un ton assez hésitant :

- Emy ? C'est moi. Je .. J't'ai fait des crêpes. T'sais, celles que t'aimes don bein, là. Avec le sirop d'érable du traiteur. Tu ... Tu veux pas m'ouvrir ?

Quelque part, Cédric savait qu'il n'avait pas le droit de déranger sa soeur ; que ses parents s'y étaient fortemment opposés, et qu'ils avaient décidé de la laisser faire son deuil à sa manière. Mais il ne supportait pas de voir sa soeur souffrir ainsi, et il ne la laisserait pas se détruire la santé à cause de ce garçon ... Ainsi, il essayait de son mieux pour lui remonter le moral, coûte que coûte.


Ma couleur, c'est #99a300. (: