Mon nom de famille, c'est Morneau
Et je me nomme Pandora Thémis
Même si parfois, vous entendrez un ou deux malins s'amuser à m’appeler Panda, moineau ou encore Dorisse en raison de mon amnésie.

Si vous voulez tout savoir, j'ai 22 ans et j'ai vu le monde le 6 avril 1990, enfin je crois.
D'un point de vue physique, je fais 1m62 et 40kg.
Je suis passionné(e) par La musique, les petites choses de la vie quotidienne. Mais d'un autre côté, je dois avouer que j'ai une peur bleue des clowns, non pas les personnes qui se déguisent, mais les figurines en porcelaines ou les peluches et des endroits noirs et confinés.
Je suis Célibataire, les gars sont flippés par le fait que je sois une anorexique, orpheline et en plus de ça amnésique, c'est assez marrant à voir d'ailleurs.
J'ai également 1 frères, mais il est mort dans un accident de la route. En plus je ne me souviens même pas de lui. Quant à mes parents, Je ne garde pas beaucoup de souvenir d'eux. Tout ce que je sais, ce sont ma tante et d'autre personnes qui me l'ont dit.
Pour finir, je peux vous dire que j'étudie dans le domaine de la musique option que j'ai choisie car c'est ma passion depuis que je suis allée en vacances à Paris.

J'ai connu McGill ... grâce à internet, je parcourais les différentes universités se trouvant à Montréal et dans ses environs.Et j'ai décidé de m'y inscrire parce que ... elle me plaisait et puis ce nom me rappelait quelque chose, de très flou, mais quelque chose quand même.

Et finalement, je fais déjà partie des McGill's Students. Eh bien je suis et j'ai toujours été chez les McGill's Students. Je ne suis ni assez garce pour rentrer chez les Sirens, ni assez insouciante pour m'incruster chez les Devils. Il me restait toujours les Doves, mais non merci pour être tyrannisé par les autres confréries ! Je suis gentille, mais il y a des limites.

De la pluie, beaucoup de pluie. C'est un orage. Papa a du mal à garder la voiture droite et dérape à chaque virage. Mes doigts se crispent sur le siège passager qui se trouve devant moi. Ma mère aide mon père à tenir le volant pendant que le vent redouble de force. Je tremble de tout mon corps, mes muscles me font mal, alors que je pleurs sans aucune raison. J'essaye de respirer, mais la panique prend le dessus et je ne peux plus m'arrêter. Une crise d'épilepsie me force à m'allonger sur la banquette. Mon petit frère de deux ans à peine dort d'un sommeil profond, qu'est-ce que je l'envie ! Mes parents se disputent, pourquoi ? Je n'en sais rien. Je n'entends plus les bruits qui m'entourent. Je suis dans un état second. Mon regard est remplit de larmes et je n'aperçois qu'à moitié les gouttes d'eau qui s'écrasent contre les fenêtres arrières. Puis tout se passe très vite. Une barrière se brise, mon frère pleurs, ma mère fait une dernière prière et une larme brille sur la joue de mon père ensuite plus rien.

J'ai du mal à ouvrir les yeux, ils me font mal comme s'ils étaient restés fermés trop longtemps. Je n'arrive pas à bouger mes membres, ils sont tout mous, comme du chew-gum. Je n'aime pas cette sensation, elle a tendance à me stresser et a provoquer des crises. Un mal de tête me prend d'un coup, mais je ne peux pas lever la main pour appuyer contre mon crâne endolori. Une dame arrive dans la pièce où résonnent de constant Bippp. Bippp. Elle me demande de me calmer, je ne peux pas me calmer, je ne sais pas pourquoi je suis là, dans ce lit tout blanc avec pour seule compagnie un ours en peluche. Je veux voir mes parents ! Je commence à paniquer, les bip accélèrent au rythme de mon coeur. Je ne peux pas partir, j'essaye de me relever mais ça m'est difficile. J'observe les alentours et en déduis que je dois sûrement être dans un ... hôpital ? J'ai eu du mal à trouver le mot, comme s'il avait disparu temporairement de ma mémoire. L'infirmière tasse mes coussins et me demande de me rallonger en attendant le médecin. Son sourire hypocrite me donne la nausée, la bile me brûle la gorge et s'en prévenir je rends le reste de mon déjeuné sur le parquet. Nadège, c'est le nom de l'infirmière me dit qu'on va venir nettoyer, j'hoche la tête et me cale dans les oreillers. Je prends le verre d'eau poser sur la table de nuit à côté de mon lit et le vide d'un trait. Ma langue est un peu moins pâteuse, mais je n'arrive toujours pas à communiquer. J'essaye de me souvenir de quelque chose, mais c'est le trou noir. Le médecin ouvre la porte et me fait un large sourire. Il parait rassurant et je le regarde, intriguée. Il est grand, avec des cheveux noirs et un bouc recouvre son menton. Il me tapote la cuisse d'un geste qui se veut amical, mais j'ai un mouvement de recul. Il rit. Puis se présente. Docteur Geoffrion, hein. J'esquisse un sourire pour ne pas paraitre impolie. Il m'apprend que je viens de sortir d'un coma de "Stade 2" qui a duré plus d'un an et que je souffre d'amnésie. Cool ! C'est-ce dont je mourrais d'envie ! Je fronce les sourcils et demande où sont mes parents, mais c'est un râle qui sort de gorge et non des mots tout bien fait. Aurais-je perdu la parole ? Apparemment non, c'est juste que je n'ai pas parlé depuis longtemps, il faudra une à deux semaines pour que je puisse communiquer comme avant.

Le temps passe. Une semaine puis deux semaines puis trois. On me rééduque. Des personnes qui prétendent être de ma famille, viennent me rendre visite. Des amis aussi que j'ai oublié. Des Jules, des Lucas, des Marie, mais la seule personne qui me revient en mémoire est ma tante Naomi. Elle est contente que je la reconnaisse et pleure. Je ne sais pas si c'est de tristesse ou de joie. Puis vient le moment où je pose enfin la question qui me trotte depuis un certain temps dans la tête. Pourquoi mes parents ne sont pas venus me rendre visite ? M'ont-ils oublié ? Nadège, que j'ai appris à connaitre, parait embarrassée. Elle me prend la main et son sourire hypocrite habituel fait place à une mine lasse. Je sers ses doigts entre les miens. Des larmes coulent le long de mes joues amaigris depuis mon réveil. Je souffre d'anorexie. Ainsi mes parents sont morts ? Et j'avais un frère de deux ans qui n'a pas survécu au choc ? Je me sens vide tout à coup, comme si une partie de mon coeur était partie avec eux dans la tombe. Nadège pars servir les autres malades, tandis que je m'allonge sur mon flanc droit face à la fenêtre. Je me pers dans mes pensées. Je pleure comme une enfant. Voilà bientôt un mois que j'attends la visite de mes parents et personne ne m'a rien dit. Je sens la colère monter en moi. Je me replie sur moi-même et quelques heures plus tard, m'endors. Je me réveille en plein après-midi. Je repousse mon déjeuner et croise les bras. Ma tante arrive, pose son sac à côté d'elle et tente d'attraper ma main pour me dire bonjour. Je l'évite et me tourne pour ne pas la voir. Je la déteste, je les déteste tous ! Mais un beau jour, on m'annonce que je dois quitter l'hôpital. Je pars donc vivre chez ma tante et me rends à l'école comme tous les autres adolescent normaux. Eh oui j'ai fêté mes quinze ans ! Un peu en retard, mais quand même.

Ma tante n'est pas une femme très riche, mais qui est passionnée par les voyages. Bien sûr nous vivons à Montréal, mais je passe tous mes étés ailleurs. Nous allons à Londres, puis à Rio, Tokyo, Hollywood et enfin Paris. C'est une ville magnifique qui m'a plus tout de suite. C'est là-bas que j'ai appris à jouer du piano et le peu d'amis que j'ai, s'accordent tous à dire que je joue très bien. En effet je ne parle pas beaucoup, à 17 ans je suis toujours vierge et je ne me souviens pas avoir eu de petits-amis. Mais je suis réservée, depuis mon accident j'ai du mal à communiquer avec les personnes, ne sachant pas discerner le vrai du faux. Mais je suis une très bonne élève et je passe donc mon bac avec mention très bien. Je suis une surdouée, mais je ne me comporte en aucun-cas en intello. Je ne suis pas ce genre fille modèle, non, on me voit plutôt comme une meuf bizarre, qui ne parle pratiquement pas, sourit très rarement et à un QI assez élevé. Mais cela est sûrement dû à mes études de piano. Ma tante m'encourage dans les langues classiques, mais ce que je veux faire c'est de la musique. Elle me répète sans cesse que ce n'est pas un métier. Elle se comporte comme si c'était ma mère et nos discussions se terminent toujours en disputes. Elle m'énerve à se croire supérieure à moi, sa soeur et son neveu sont morts ok, mais moi je suis orpheline et vis avec une tante dont je ne me souviens que très peu. Elle se souci aussi de ma vie sentimentale. Elle dit que je ne sors pas assez, que je devrais avoir un petit copain. C'est vrai que je suis jolie avec mes grands yeux noirs et mes cheveux tout aussi sombres venant de mes origines grecques et espagnoles et que j'attire les garçons, mais je les envois balader. Pas question d'être jetée comme une merde après que le gars ai obtenu ce qu'il voulait. Celui qui me comprendra aura le droit de sortir avec moi, c'est aussi simple que ça. En attendant je me touche. Ben ouais, c'est peut-être dégueulasse, mais ça me contente pour l'instant !

Parcourant le Web pour trouver une bonne université, je tombe sur McGill. Les photos et les filières me donnent envie, mais c'est ma tante qui pait et je me dois de lui demander si elle lui convient. Elle accepte à mon grand bonheur. La rentrée se passe bien, je n'intègre aucune confrérie, n'étant pas assez peste pour rentrer chez les Sirens, ni assez déjantée pour m'incruster chez les Devil's. Il me reste les Soaring Doves, mais j'en veux trop à la terre entière pour m'entendre avec eux. Voilà trois ans que j'étudie là-bas, je compte passer mon Baccalauréat cette année d'ailleurs. Je ne sais pas encore si je me lance pour chercher un travail ou si je me dirige vers des études de deuxième cycle, mais je pencherais pour la dernière option.