Mon nom de famille, c'est Taylor
Et je me nomme Ricky Thomas
Même si parfois, vous entendrez un ou deux malins s'amuser à m’appeler Rick ou Tay'

Si vous voulez tout savoir, j'ai 24 ans, je suis né le 07 juin 1988, québécois de souche et Gémeaux de signe si vous tenez vraiment aux détails inutiles.
D'un point de vue physique, je fais 5pi10 et 73 kg - 160 lb.
Je suis passionné par le football, le football et encore le football –américain bien sûr-. On peut presque dire que je ne respire que pour ça, au grand damne de mes parents. En dehors de ça, je dirais…faire la fête ? . Mais d'un autre côté, je dois avouer que j'ai une peur bleue des piscines. C'est bête, mais oui, je ne vais jamais dans une piscine…Les lacs, la mer, aucun problème, mais pas les piscines.
Je suis célibataire
J'ai également 2 soeurs. Une petite sœur de 7 ans. Et une sœur jumelle –de faux jumeaux évidemment- Quant à mes parents, ce sont les prototypes parfaits des gens snob et riches qui ne calculent qu’aux diplômes et à l’image. Mon père, grand médecin reconnu et ma mère une brillante sexologue, pas étonnant qu’il me fiche une pression énorme pour que je fasse une carrière aussi brillante que les leurs. Ils ne sont pas du tout en accord avec mes projets de devenir pro en football, considérant ce sport comme une perte de temps d’où le fait que ma relation avec eux est très tendue.

Pour finir, je peux vous dire que j'étudie dans le domaine des Sciences Humaines, en Droit plus précisément, option qu'on m'a forcé à faire pour certaines raisons.

J'ai connu McGill ... parce que dès ma naissance je crois que j’y étais déjà inscrit. Mon père ayant lui-même fait médecine à McGill, il n’a toujours juré que par cette université et ce même si ma mère a plutôt fréquenté l’UQAM pour son cours de sexologie. Je n’ai même pas eu le droit de donner mon opinion. Évidemment si ça ne tenait qu’à moi j’aurais lâché l’école depuis le secondaire, mais ce n’était même pas permit d’y penser. . Et j'ai décidé de m'y inscrire parce que ... mes parents l’ont voulu, mais j’y suis surtout pour l’équipe de football, les Redmen, le seul véritable intérêt que je trouve à cette université parce que je suis toujours persuadé que l’école ce n’est pas fait pour moi. Ouais, personnellement je me catégorise plutôt dans la classe des « décrocheurs potentiels ».

Et finalement, je fais déjà partie des Mighty Appollos. Je suis un sportif. Est ce qu'il y a une meilleure raison que ça ? Je fais partie de l'équipe de football, des gens considérés comme populaires. Bien foutu, fêtard et évidemment, bien au-dessus de la moyenne -sauf pour les résultats scolaires- .

«N’oublie pas d’étudier Rick» «Tu as fait tes devoirs ?» «Tâche d’avoir une meilleure note la prochaine fois, ce n’est pas avec ce genre de résultat que tu iras loin.» «Surveille ton image Ricky, tu ne voudrais pas que les gens pensent que tu es mal élevé ?» «Tu dois être meilleur que lui Rick, ne laisse personne te battre !» Fais plus attention Ricky, fais mieux Ricky, plus haut, plus fort, plus loin…d’aussi longtemps que je me souvienne mes parents ont toujours voulu que je brille, mais pas question qu’ils se contentent d’une seconde place, je devais être le meilleur, être parfait. Un enfant modèle. Ils applaudissaient toujours mes bons coups, mes bonnes notes, mais punissaient très sévèrement mes erreurs et mes faiblesses. Je crois que dans leur tête, ils ont toujours eu une idée bien précise de ce que je devais être. Le genre de petit gars obéissant qui ferait de grandes études et qui aurait une grande carrière. Le petit gars qui parlerait toujours de façon juste et polie et qui n’abuserait jamais de rien. Le gars qui trouvera une fille de bonne famille et l’épousera très jeune pour construire sa vie avec elle, exactement comme eux-mêmes l’avaient fait. À dix-huit ans ma mère était mariée à mon père, à vingt ans elle était enceinte de moi et ma sœur Lydia, futur mère modèle qui allait réussir à concilier à la perfection enfants, études et travail. Une véritable wonderwoman, classique, élégante et parfaitement snob, elle allait de pair avec mon père qui projetait devenir l’un des plus grands médecins du coin, un homme coincé, stricte et beaucoup trop fier de sa personne. De mon point de vue à moi, ils voulaient que je devienne une sorte de geek, aussi bien dire que ça ne comptait pas dans des projets. Déjà gamin j’ai rapidement montré qu’ils allaient avoir du mal à me faire entrer dans leur moule, prenant un malin plaisir à les contrarier et surtout me désintéressant très tôt à toute forme d’étude, si bien que mes résultats étaient terriblement médiocre à côté de leur grandes attentes. Et puis j’avais autre chose en tête. J’ai trouvé ma vocation très jeune, une journée où je trainais avec mon meilleur ami de l’époque. On s’était arrêté près d’un parc où une poigné de gars jouait au football. Je crois qu’on est resté planté là pendant des heures complètement hypnotisés. Et quand je suis rentré à la maison, pas deux secondes après avoir franchi la porte, je faisais déjà part de mon projet de vouloir y jouer à mes parents. Je reçu un NON catégorique en guise de réponse, parce qu’apparemment il était hors de question que j’aille me rouler dans la boue avec des garçons vulgaires. Cela dit en bon petit malin j’ai rapidement marchandé mon application dans mes études en échange du droit de faire du football et entre nous, si j’ai réussi à me rendre jusqu’à l’université c’est sans aucun doute grâce à ce marché, sinon y’a belle lurette que j’aurais lâché l’école. Je crois qu’on peut dire que j’ai pris une excellente décision ce jour-là, puisque tous les entraineurs qui mon suivit jusqu’ici ce sont toujours accordé sur le fait que j’avais un réel talent et les capacités pour me démarquer, bien qu’ils insistaient aussi sur l’importance de mes études, mais disons que j’entendais surtout ce que je voulais entendre. Cela dit, même si j’avais eu l’autorisation de mes parents pour pratiquer ce sport, ils n’ont jamais été d’accord avec l’idée, si bien que je ne me rappelle pas qu’ils soient venu me voir jouer une seule fois et qu’ils m’aient déjà encouragé à ce niveau, au contraire, ils ont toujours chercher à me dissuader d’y jouer, faisant un scandale chaque fois que je revenais barbouillé de partout ou blessé. Pour leur grand malheur je suis sans doute aussi têtu qu’eux, sinon plus. Et par chance Lydia a toujours été ma complice, me couvrant lorsque c’était nécessaire.

Évidemment j’ai grandi comme tout le monde, traversant les âges tant bien que mal, jamais à la hauteur pour mes parents qui n’ont cessé de me foutre la pression ou me rendre la vie encore plus difficile. Car croyez-moi sur parole, avoir un père exigeant est une chose, mais pour un ado, il n’y a rien de plus horrible sur cette terre que d’avoir une mère sexologue ! C’est à la fois troublant, humiliant et déroutant, un peu plus et ma mère aurait elle-même pu me traumatiser à vie du sexe. Je vous laisse imaginer de quoi avaient l’air les conversations au souper, surtout à partir du moment où j’ai eu le malheur de commencer à m’intéresser à la gente féminine. Et je vous passe l’humiliation monumentale que j’ai subie le jour où j’ai eu l’incroyable mauvaise idée de ramener ma première petite-amie à la maison. J’étais vraiment un adolescent martyrisé. Étrangement, mes parents n’ont plus jamais vu l’ombre d’une fille franchir le palier de la maison et je me suis toujours proclamé célibataire. Comme quoi on apprend vite de ses erreurs. Cela dit je ne renonçais pas pour autant aux femmes, loin de là et puis de toute façon –merci à maman- je connais tous les moyens de contraception existants sur cette planète, donc je pouvais très bien me passer des conseils parentaux. Bonjour la relation parents/enfant, mais bon tant pis, ils n’ont jamais voulu m’écouter de toute façon. Et puis si moi je peux m’en plaindre, je n’imaginerais même pas être à la place de Lydia, c’est encore pire pour une fille à ce qu’on dit et bien c’est vrai, c’est tout juste si mes parents ne lui ont pas collé un mouchard…À dix-sept ans, je finissais mon secondaire avec des notes assez impressionnantes à mon avis, j’étais le premier surprit d’ailleurs et comme le chemin tracé par mes parents le voulait, je me suis inscrit pour des études préuniversitaires, soit un DEC en sciences humaines. La même année, ma vie se voyait complètement dérangé avec la venue d’une petite sœur. Avec ses trente-sept ans je considérais ma mère beaucoup trop vieille pour avoir un autre bébé, mais bon apparemment je n’avais pas mon mot à dire et la petite Océane est venue s’ajouter à mon duo avec Lyly. Je dois admettre ne pas avoir accueilli la nouvelle avec beaucoup d’enthousiasme, je ne considérais pas avoir besoin d’une petite sœur pour venir me pourrir l’existence, mais bonne ou mauvaise foi de ma part, Océane est devenu le centre de l’univers, me laissant sortir du radar de mes parents et juste pour ça, je lui dois une éternelle reconnaissance. Enfin, même si ça n’a pas durer. Une fois la phase « bébé » passé, mes parents se sont empressé de venir me serrer les reines à nouveau, histoire que je ne dévie pas de ma route universitaire, ce que j’avais fait évidemment, échouant avec gracieuseté à la moitié de mes examens, parce qu’en bon élève modèle, j’avais mis trois plus d’effort à gagner mes matchs de foot qu’à étudier. Ça a déclenché une véritable guerre entre mes parents et moi, puisque je décidais d’abandonner mes études et ayant la majorité, ils n’étaient plus en pouvoir de me forcer à y aller. Ma petite vendetta a duré un an, jusqu’à ce que je décide d’aller reprendre mon DEC, incapable de supporter la hargne de mes parents plus longtemps. Ainsi, j’ai enfin pu entrer à ce très cher McGill tant louangé par mon père. En droit. La tache au tableau, du moins pour moi, pour mes parents c’est le Saint Graal d’avoir un fils avocat et avec Lydia qui étudie en psychologie, ils sont au comble du bonheur. Moi je n’en ai rien à cirer pour tout dire, la seule chose qui m’intéresse c’est les Redmen de McGill, l’équipe de football américain où je joue comme Running Back… Je peux dire que ma vie se résume un peu à ça, à ça et faire la fête, m’amuser, jouer les emmerdeurs et tyranniser ceux qui sont hiérarchiquement en dessous de moi. Je n’ai malheureusement pas le côté sérieux et appliqué que mes parents souhaitaient que j’ai. Dommage pour eux que j’ai envie de dire, tant mieux pour moi. Mon côté « je m’en foutisme » et ma capacité à envoyer tout valdinguer avec un manque flagrant de sérieux m’a quand même toujours maintenu dans les têtes populaires. Non pas que je recherche la gloire tout spécialement, mais vous aimeriez être un paria vous ? Non, alors forcément vous comprenez mon point de vue. Ou pas, mais ce n’est pas grave. Un jour vous comprendrez…ou alors ce sera moi…apparemment qu’il y encore beaucoup de choses que je n’ai pas compris…

Mauvaise journée, mauvaise semaine, mauvaise décennie ? Je pousse la porte de ma maison sans grande conviction en me disant qu’il serait plus que temps que j’aille mon propre appartement et quand j’aperçois mes parents en train de cuisiner amoureusement, ça ne fait que confirmer l’hypothèse. Ça m’arrache une grimace de dégout et sans me signaler, je monte directement à l’étage où se trouve ma chambre et celles de mes sœurs. Je m’arrête d’ailleurs devant la porte de la plus jeune en entendant des voix, je la pousse doucement, mais même si j’essayais de ne pas faire de bruit, les deux filles dans la pièce relèvent aussitôt la tête, d’immenses sourires s’affichant sur leurs visages d’ange. Lyly me sourit et Océane, fidèle à elle-même…«Rickyyy !» Et en moins de deux, elle est déjà pendu à mes jambes pour me faire un câlin qui ne dur évidemment qu’une fraction de seconde. «Tu veux jouer avec nous dit ?...S’il-te-plait. Je te laisse jouer Ken !» Jouer à la Barbie que j’en conclu aussitôt. Non merci ! «C’est vraiment très généreux de ta part Océ mais…» «Non Ricky….juste un peu.» Et là elle me regarde avec cette tête suppliante d’enfant battu et c’est impossible de dire non à ça, d’autant que Lyly me fait approximativement le même air derrière avant de rigoler. Je vais donc m’assoir sur le sol avec elles, observant d’un air dédaigneux le Ken qu’elle me remet entre les mains en me disant que ce type à vraiment l’air gay. Après quoi, pas besoin de faire grand-chose, je laisse Océ m’expliquer que Ken est le petit-ami de Barbie, mais qu’ils sont en disputent parce que Ken l’a trompé avec la meilleure amie de Barbie –et là je me dis que c’est vachement inquiétant que ma petite sœur de 7 ans pense déjà à cocufier sa poupée-. Entre autre, elle me dit aussi qu’il joue au soccer, pas au football, au soccer ! Quel looser ce Ken ! Et avant même que j’ai le temps d’en placer une –par chance- mon père déboule dans la chambre et si j’en juge le regard glacial qu’il me lance je suis le fautif de l’histoire. Évidemment le silence s’abat aussitôt chez mes sœurs. Océ, se cachant derrière le lit et Lyly me jetant un regard embêté. «Alors comment étaient les cours aujourd’hui ?» Je jette un coup d’œil à Océane qui roule les yeux histoire de m’apporter son soutien. «C’était bien.» «De quoi vous avez parlé ?» Ah ouais d’accord, je vois très bien où il veut en venir. «De truc sur les lois…» En vue de son air, il n’a pas trop l’air de me trouver drôle. «Ricky, est ce que tu sais combien nous coute cette université ? Trop cher pour que tu puisses te permettre d’échouer tes cours, alors t’as intérêt à t’appliquer ou le football c’est fini pour toi !» Et comme si la conversation était close, il se tourne pour redescendre. Moi je saute sur mes pieds pour le rattraper, l’apostrophant dans les escaliers. «T’as pas le droit de m’interdire de jouer au foot ! T’as aucun droit de me dire ce que je dois faire !» Il se retourne, criant à son tour. «J’ai parfaitement le droit, je suis encore ton père Rick et change de ton quand tu m’adresse la parole !» «J’en ai rien à chier que tu sois mon père ! De toute façon t’en a rien à carrer de ce que j’aime !» Et la bien sûr ma mère débarque venant se mêler au drame, démontrant toute la profondeur de la relation conflictuel que j’entretiens avec eux. Lydia s’en mêle à son tour pour essayer de me calmer, mais ça se termine par une porte qui claque, celle de l’entrée après je sois sortie de la maison en les envoyant gracieusement chier, comme quoi la bonne éducation qu’ils m’ont donné est assez malléable. Je jette un coup d’œil aux voisins qui me regardent de travers, car bien entendu, ils sont habitués à nos disputes familiales. Ça ne surprend plus personne dans le coin. Je ne vais nul part en particulier, je me dirige simplement vers le terrain de football de l’école, allant m’assoir au centre complètement de l’espace vert, une bière que j’ai acheté au passage à la main. Y’a qu’ici que je me sens vraiment bien. Je finis par me laisser glisser le dos dans l’herbe tout en fermant les yeux. Il y a vraiment des années où tout va mal…Ça me manque d’être qu’un simple gamin…«Hey fiston…» J’ouvre les yeux, mon regard croisant l’air conciliant du coach…Elle a de la chance sa fille, j’échangerai bien mes parents contre un père comme lui, même si parfois, il fiche vraiment la trouille…«Hey coach !»