Mon nom de famille, c'est Emerson
Et je me nomme Ella pour mon premier prénom et Jyne pour le second. En fait je dis des âneries. Ella-Jyne est mon nom. A l’orphelinat ils n’ont pas su lequel choisir et c’est mon parrain qui a proposé de n’en faire qu’un seul. Vous voyez je suis unique.
Même si parfois, vous entendrez un ou deux malins s'amuser à m’appeler Hell en référence à Ella. Certains m’appellent uniquement par mon premier prénom. Mais comme réel surnom, que je traîne depuis toute jeune, j'ai Rocket. Surnom donné par les gosses de mon orphelinat. Il paraît que c'est en référence à un héros Marvel ou je ne sais quoi. Enfin... je m'y suis habitué et j'y ai pris goût. Du coup je réponds quand on m'appelle ainsi. J’ai aussi Bella.

Si vous voulez tout savoir, j'ai 21ans
D'un point de vue physique, je fais environ 1m62 et pèse, euh... bonne question. En fait je ne me pèse jamais. Mais il n’y a qu’à me regarder pour comprendre que je ne suis pas grosse. A moi les triples deluxes des fast food ahahah –ironique-
Je suis passionné(e) par la mode, les chiens, les voyages, la musique et les enfants Mais d'un autre côté, je dois avouer que j'ai une peur bleue du vide, des pigeons, des araignées et surtout de l’orage (même si ça me fascine).
Je suis célibataire ! Mariée avec moi-même c'est déjà beaucoup.
J'ai également 22 frères et 18 sœurs. Quant à mes parents, ils sont ma joie de vivre. J'ai grandis dans un orphelinat appelé ''Sainte Marys'' au Québec dans la ville de Trois-Rivières. J'ai ai vécus avec en moyenne trente autres enfants -ça dépends des années et des adoptions- du coup j'ai une grande famille. Le personnel est devenu ma famille. Avec le temps j'ai finis par les voir ainsi, n'ayant jamais était adopté. J'ai une relation stable et posé avec eux surtout par ce qu’ils ne m’ont jamais caché mes origines. Apparemment je serais Française. Mon ‘père’ biologique m’aurait déposé à Sainte Marys prétextant être incapable de s’occuper de moi car il était trop jeune, trop inexpérimenté et bien qu’il m’aimait il lui serait impossible de bien s’occuper de moi et de bien m’élever. Voilà un peu mon histoire familiale. Pour finir, je peux vous dire que j'étudie dans le domaine du Service Socialeoption Droit et Comptabilité que j'ai choisie.

J'ai connu McGill ... par internet. Pendant un de mes voyages avec la famille dont j’étais l’employé, nous avons longuement parlé de ma situation scolaire ainsi que de Sainte Marys. Je venais juste d’apprendre que l’orphelinat allez fermer et j’étais angoissée à cette idée. J’en suis venue, complètement par hasard à surfer sur le net à la recherche d’une université. Juste pour m’informer puis ça m’a parue comme une évidence. Si Sainte Marys devait fermer ses portes ce ne serait pas pour bien longtemps. J’ai donc remplis un dossier d’inscription à l’aide de mes employeurs et quelques semaines après j’ai reçu la confirmation de mon acceptation. Autant dire que c’était l’un des plus beaux jours de ma vie. Et j'ai décidé de m'y inscrire parce que ... j’ai pour ambition de sauver Sainte Marys de la destruction en en faisant une institution sociale à part entière.

Et finalement, j'aimerais faire ou je fais déjà partie des McGill Students . En effet après avoir fait le tour des maisons, avec les autres 1eres années, j’ai finis par comprendre que non seulement aucune ne m’intéressaient mais qu’en plus, aucune ne me ressemblaient. Je ne suis pas une bombastique qui se croit tout permis ou une anarchiste qui fou la merde. De plus je ne suis pas une fille parfaite qui prône la paix dans le monde –même si ça serait super- donc autant dire que je préfère rester avec moi-même plutôt qu’être mal accompagnée.

Je descends de ce bus et pose mon unique bagage à mes pieds. Sainte Marys se pose fièrement devant mes yeux et j’inspire profondément pour me rappeler cette odeur familière que j’aimais sentir dès le lever du petit matin. « Regarder c’est Rocket ! Elle est de retour ! » .Je sourie heureuse de retrouver toutes cette marmaille qui m’a terriblement manquée. Je gravis les interminables marches qui mène jusqu’au jardin principale et me met à genoux afin d’embrasser ceux que je considère comme mes frères et sœurs. Enfin ils apparaissent, les uns après les autres. La directrice d’abord suivit de Paul puis Max, Andalousie et Packson. Je les sers fort tout contre mon cœur et les regarde tremblantes « Je suis rentrée ! » finis-je par glisser avec un sourire béas. La maison m’avait manqué pendant toutes ces années il était temps pour moi de revenir, ne serais-ce que pour quelques jours. Je viens alors m’asseoir autour de la table de jardin de l’orphelinat ou j’ai grandis. J’ai fait tellement de chose sur cette table. Manger, faire la sieste, bronzer, danser, chanter… enfin pleins de choses qui me rappellent ma toute jeunesse. Attendez je ne dis pas que je suis vieille. « Et Tommy ? » la directrice me sourit et me pose la main sur mon épaule. « Il est en Afrique ! Tu l’as loupé de peu » J’acquiesce. Dommage, pourtant il savait que je reviendrais à cette période-là pourquoi est-il partit ? « Il ne m’a pas laissé de lettre ? » Paul fait un non de la tête et je baisse la mienne. L’ingrat il me le paiera. Andalousie nous ramène du café et me voilà déjà plongée dans les questions. « Alors raconte nous un peu ce que t’a apporté ses voyages hein ! » me demande notre directrice. Je souffle et me demande par ou commencer puis je vois les Abberfort se joindre à nous. Après un bref enlacement je joue avec ma tasse ne sachant par où commencer. « On ne devrait pas tout reprendre du début déjà ? comme on le fait depuis toujours ! » J’agite les mains devant eux un « oh non non non c’est bon pas ça ! je n’aime pas faire ce bilan ! et puis si je suis resté aussi longtemps ici c’est qu’il y a une raison hein ^^ on sait tous ce que Sainte Marys et vous, m’avez apporté alors par pitié ! pas ce bilan à la noix » finis-je par dire en joignant mes mains comme pour faire une prière. Ils me connaissent assez bien pour dire que je ne suis pas le genre de fille à parler ouvertement de mes sentiments. De moi oui. Après tout je n’ai rien à cacher et rien à me reprocher mais mes sentiments c’est une autre affaire. Je les voit se moquer de moi et ça me fait rire. « et Jake ! vous avez des nouvelles ? » Tous baissent le regard tandis que je perçois en Paul un agacement profond. Il ne se passait pas une lettre sans que je ne demande de ses nouvelles. Tous ici connaissaient la nature de ma relation avec Jake. Tant est si bien que lorsqu’on le nomme il règne une certaine tension ou une gêne plutôt. Jake est pour moi un ensemble et une accumulation de bonne chose. Il fut d’abord mon médecin, enfin notre médecin puisqu’il était le médecin généraliste de Sainte Marys. Mais au fil des années entre lui et moi il y a eu un lien particulier qui s’est noué entre nous. Ma maladie il l’a connaissait bien et il était très attentif à mon état de santé. Jusqu’à ce jour ou dans son ‘’cabinet’’ nous avons cessez de nous voir comme patient et médecin. C’était chimique et physique en même temps. Il avait trente-deux ans à l’époque et moi seize. Notre « histoire », si je puis dire ainsi, à durer deux mois et vingt-six jours de pure folie. Ça aurait pu durer plus longtemps si notre relation n’avait pas été découverte par la directrice. Suite à ça Jake quitta son poste de médecin en lien avec l’orphelinat et je ne le revis plus. Il avait décidé de tout arrêter, par crainte de perdre son boulot, son statut et moi par la même occasion. Sachant pertinemment qu’une fille de seize ans ne finirait pas sa vie avec un homme d’âge mur. Paul, mon parrain (adoptif) n’a jamais accepté cette relation alors quand j’en parle il finit par prendre la fuite ou alors ça dérape. Ici tous savent ce que Jake représente à mes yeux mais on se tait, on n’en parle pas. Pourtant aujourd’hui je voulais en parler. « Il est monté sur New York après son départ ! Aux dernières nouvelles il est sur Montréal dans un hôpital en service pédiatrie ! » me dit soudainement Paul qui semble en savoir long sur ce qu’est devenue Jake. J’acquiesce donc ne souhaitant rien savoir d’autre à son sujet. Enfin surtout pour éviter de plomber l’atmosphère. « Vous l’avez toujours la titine ? » demandais-je au Abberfort. Quand j’avais bossé chez eux tout un été plus quelques weekends par-ci par-là j’avais entreprit de réparer une vieille voiture avec Tommy et son père. Mais à mon départ il ne manquait qu’à la fignoler. J’avais secrètement pensée qu’un jour elle serait à moi mais je n’en avait soufflé mot qu’à Paul. « Qu’est-ce que tu crois ! Elle est toujours dans le garage. Il ne manque plus qu’un bon coup de peinture et un propriétaire digne de ce nom ». A ce moment-ci j’étais heureuse. Cette voiture était ma voiture. Je l’a voulait plus que tout au monde alors la savoir encore ici me faisait tourner la tête. J’avais économisé pas mal d’argent pour pouvoir l’a leur racheter bien que j’étais persuadé qu’ils l’avaient vendu. Mais non. « Allez~ raconte nous un peu ce tour du monde ! » trépigne Andalousie. « Oh tu sais, rien de particulier ! J’ai étais en France pendant un temps. Les gens y sont formidables bien que pas très accueillant, enfin surtout les parisiens. J’y ai appris le Français et les gamins que je gardais été de vrai monstre mais je les adore. Ensuite bah j’ai était en Afrique chez la famille Québécoise dont je vous aie parlé. Le cadre était idyllique et les enfants étaient parfaits. On est resté trois mois là-bas et puis on a voyagé. La Suisse, l’Italie, l’Irlande oh l’Irlande comment j’ai trop aimé. Hummm… quoi d’autres ? Ah~ la Thailande et puis retour en Afrique. C’était incroyable ! J’ai eu beaucoup de chance de tomber sur une telle famille. De vrai bourgeois mais ils étaient chic et gentil avec moi. En même temps mon franc parlé ne leur laissé pas trop le choix donc on s’est bien entendu dès le début. » Tout le monde se mit à rire et ce fut le fou-rire générale. Ils me connaissent mieux que personne. Ils savent que je ne suis pas le genre de fille à me laisser marcher dessus même par mon patron donc… ça n’en a surpris aucun. « Et le Texas alors ? Tu sais que tu nous as fait une belle frayeur en partant là-bas toute seule » je reçu une tape derrière la tête et rie un bon coup. J’ai fait des promesses avant de partir comme fille au pair. Certaines ont étaient tenue, d’autres pas. Comme celle de ne jamais voyager seule. Je sais qu’ils se sont beaucoup inquiété pour moi mais… Même si je n’étais pas majeur je savais ce que je faisais. J’ai toujours été ainsi. A prendre la vie comme elle vient. Je ne peux m’en empêcher. « Le Texas c’est juste grandiose. J’ai d’abord fait de l’auto-stop jusqu’à une station-service puis j’ai marché quelques jours avant d’être prise par des filles qui roulaient en direction de Vegas. Et j’ai fait route avec elle. » Jenna et Rachelle. Deux filles magiques à mes yeux. Encore aujourd’hui si j’ai un pépin elles sont prêtes à débouler ici pour me filer un coup de main. J’aimais je n’ai étais aussi proche de deux filles si différentes et m’étant aussi identiques, qu’elles le sont. Je leur devine une liaison, aujourd’hui. Rachelle est plus posé et moins volage qu’autrefois. Je pense donc qu’elle est avec Jenna. La belle Jenna. Durant mon périple avec elles j’ai appris beaucoup de chose sur la vie et sur moi-même. Si j’affirme être bisexuelle aujourd’hui c’est grâce à Rachelle. C’est elle qui m’a fait découvrir le sexe entre femme. Bien que je n’étais pas ‘’amoureuse’’ d’elle j’ai franchis ce cap avec cette belle trentenaire. A ce moment- là si on m’avait dit que ce serait Rachelle et non Jenna j’aurais explosé de rire mais non. J’ai découvert un côté chez Rachelle qui me plaisait et puis voilà quoi. Je l’avoue j’aurais aimé tenter l’expérience avec Jenna mais, celle-ci n’avait d’yeux que pour Rachelle alors… « Tu as fait de belles rencontre alors hein, coquine va ! » me dis Packson en me donnant des petits coups de coude. Je sais où il veut en venir mais j’avoue qu’en parler ça me gêne. Après tout parler de sexualité avec eux c’est comme parlé de sa vie sexuelle avec ses parents. C’est juste impossible. Je rie alors en soupirant puis je crache quelques brides de mon expérience. « J’ai profité c’est vrai ! Rachelle d’abord et puis… Mason » j’avais fait une pose entre les deux. Mason est l’exemple type d’une erreur de parcours pourtant je ne regrette ni ne regretterais jamais notre weekend. Je sens Paul soufflé comme gêné de la situation. En même temps il est mon parrain il n’a certainement pas envie d’entendre parler de mes expériences de jeunesse. Il se racle la gorge et je viens lui frapper l’épaule de toute mes forces. « Et après ? » me demande la directrice. « Trois fois rien. Je suis resté quelques temps à Vegas ou plutôt son hôpital à cause de ce souffle que j’avais. Mais rien de grave. Juste la chaleur que je ne supportais pas. Je suis repartit et j’ai continué ma visite de l’Amérique en auto-stop. C’est juste impressionnant l’idée que l’on se fait de l’être humain. Je suis tombé sur des gens incroyables pendant mon parcours ! Et puis j’ai pris ce bus pendant cinq jours avant d’arriver ici, aujourd’hui, et de me retrouver avec vous autour de cette table. » Un silence plane sur la terrasse. Beaucoup de souvenir se raccroche à nous en ce moment même et en cet endroit. J’ai passé dix-huit ans de ma vie sur cette terrasse avec ces même gens alors oui je peux le dire. Je me sens bien ici. Le reste de la journée je l’ai passé à l’hôpital. Paul et la directrice ont tenue à m’accompagner pour connaitre mon bilan de santé et contre toutes leurs attentes je pété la forme. Mon cœur se portait bien et moi aussi. Pendant le reste de la journée aucun de nous n’a parlé du devenir de Sainte Marys. Si en rentrant j’avais eu un entretien, à ce sujet, avec la directrice, ce fut l’unique moment dont on en a parlé.

« Toujours pas couché à cette heure-là ? » je me retourne et vois Paul débarquer. « Et toi papi ! Toujours pas dans les bras de Morphée ? » il rigole allant se chercher une cuillère dans un tiroir de la cuisine. « Qu’est-ce qui te tracasse ? » sachant très bien ce qui me tracasse il ose me poser la question ? J’hallucine. « Ton futur statut de chômeur tiens ! Merde , y a que moi qui s’inquiète ou quoi ? Tu crois qu’à bientôt cinquante ans tu trouveras de nouveau un travail aussi bien payé ou quoi ? Vous me tuez ! » Il plonge sa cuillère dans mon pot de glace et la goutte avant de me répondre. « Ca fait des mois que l’on connait l’échéance de la maison Ella. Qu’est-ce tu crois ? Qu’on s’en fou ? Réveille-toi ma fille ! » je le toise du regard « Non toi réveille-toi Paul ! C’est pas le monde des bisounours okay ça je le sais mais que vous baissiez les bras ça non, excuse-moi ça ne passe pas. Sainte Marys c’est toute votre vie. A toi, aux enfants, à la directrice, au personnel ! Mais vous avez pensé aux anciens comme moi, Tom, Maria et Heather ? Qu’est-ce tu crois que ça nous fait à nous hein ? » il sourit et ça m’agace « On se croirait en plein divorce en t’écoutant ! » je sers la mâchoire un moment « te fou pas de moi Paul » [/color] puis il baisse les yeux. « Pense à toi, à McGill et à ton avenir. Sainte Marys va fermer mais toi tu as le monde qui t’ouvre ses portes. Tu as la musique. » je plonge ma cuillère dans le pot à mon tour et me calme. « C’est là où tu te gourd dad’. La musique je l’ai abandonné y a longtemps. Sainte Marys ferme, soit, mais pas pour longtemps. Je compte bien lui redorer son blason à cette vieille baraque et elle ré-ouvrira ses portes très bientôt. Alors soigne-toi bien en attendant car je ne compte pas te laisser vivre du chômage trop longtemps, vieux croulant ! » il soupire « T’es bornée ! » je hoche la tête d’exaspération « Et toi pas assez ! » [/color] il se met alors à rire un peu. Il est rare qu’on se bataille le bout de pain comme on le dit ici, mais Paul et moi on est pareil. « T’es bien une Emerson finalement » ça me touche qu’il me dise ça. Avant qu’il ne devienne mon parrain je n’avais ni identité réel, ni famille. C’est lui qui m’a tout donné en acceptant de devenir mon tuteur. Sa main vient se poser sur la mienne et je relève mon regard vers le sien. « Pense à toi au lieu de penser aux autres ! » je sais où il veut en venir mais je ne lâcherais rien et il le sait « Je suis une Emerson ! Tu finiras tes jours à Sainte Marys je te le promets ! Cette maison ce n’est pas seulement la tienne ou celle de la directrice. C’est aussi la nôtre. Aux anciens et aux actuels orphelins. C’est à eux que je pense. A ma famille. Rien d’autres. Sans Sainte Marys je ne serais jamais ici à l’heure qu’il est. Aujourd’hui j’ai un but dans la vie alors laisse-moi du temps pour parvenir à le concrétiser. » il me caresse la main de son pouce et je sourie timidement « Combien de temps ? » euh Oô « dix ans. Maximum. Tiens dix ans vieux croûtons c’est tout ce que je te demande » il rit alors et fixe mes tatouages. « Okay dix ans mais alors promet moi une chose. Le dixième, tu ne le feras que le jour de la réouverture de Sainte Marys, pas avant ! » il sait qu’en temps normal mon dixième aurait pu être fait dans les deux jours qui suivait cette discussion mais… j’avais un deal à tenir maintenant « Check ! » Il frappe dans ma main et nous nous replongeons dans nos souvenir tout en mangeant une bonne glace aux noix de pécan. Après ça je file à la douche.
Paul et Ella 18h45

‘’ Boy you can say anything you wanna. I don't give a shit, no one else can have you. I want you back, I want you back, want want you, want you back ♪ ♫ !! ‘’ Je saisis mon téléphone et souris. Je finis par m’allonger sur mon lit et lance un « Salut beau gosse ! » sachant pertinemment qui se trouve à l’autre bout du combiné je me languis de l’entendre. « Ça fait un bail honey ! » je sourie un instant me rappelant notre dernière conversation au téléphone. Ca date en effet, j’acquiesce dans un son et attends d’entendre la motivation de son appel. « Alors comme ça tu es de retour au bercail ! Tu débarque une fois que je me suis cassé ! Qu’est-ce t’a, je ne t’ai pas manqué ? » je rie un instant. Lui et son égocentrisme. « Tssss Abruti, ma vie ne tourne pas autour de la tienne j’te rappel ! Mais si… tu me manque » J’entends alors son rire fier et macho derrière le combiner ce qui dédouble mon sourire. « Je le savais, tu ne peux pas te passer de moi ! » j’y crois pas. Ce mec à un égo surdimensionné. « T’aurais pu dire que je te manquais ça aurait été mieux, abruti va ! » soudain un silence puis un bruit sortant de sa bouche, comme une hésitation. « Pourquoi je te le dirais ? T’es partis du jour au lendemain je te signale. » Il ne doute de rien ce mec. « Et mes cartes hein c’était de la gnognotte peut-être ?! » . Et puis un peu plus bas j’entends « c’est bon~ tu me manque toi aussi ça va t’es contente ? » je me radoucis alors « ouai » glisse alors dans mon combiné. Je le sens apaisé comme soulagé de l’entendre. « Quand tu seras de retour, passe me voir j’ai plein de chose à te dire » il soupire bruyamment et réponds « quoi ? Que tu m’aime ? » j’hurle alors « VA TE FOUTRE ABBERFORT ! » il rit alors en puissance tandis que moi je rougis de surprise. Quel con de me sortir ça comme ça. « Au faite, j’ai appris pour McGill. Pourquoi tu ne me l’a pas dit ? Qu’est-ce qui te prend ? Voir le monde t’a changé autant que ça ? » je rie un instant me disant qu’il était loin le temps ou Tommy et moi nous nous voyons quotidiennement et ou aucun tabou ne régniez entre nous. « Dis pas de connerie ! Je ne changerai jamais c’est juste que… Sainte Marys fil un mauvais coton et l’orphelinat va fermer ! » « et ? » je soupire bruyamment « j’ai trop de souvenir ici pour voir tout ça partir aux oubliettes ! » je l’entends soupirer à son tour avant qu’il ne me réponde « qu’est-ce que tu comptes faire ? McGill ne fera rien pour Sainte Marys ! » Je me redresse de sur mon lit et m’assieds. Il m’agace à ne pas comprendre. « McGill non, mais moi oui ! Je veux reprendre Sainte Marys après mes études, Tom ! » Je le sens dubitatif et pourtant il sait qu’il ne me fera pas changer d’avis. « La vieille le sait ? » je sourie « Oui… Tom c’est notre passé Sainte Marys je ne peux pas les regarder fermer les portes sans bouger le petit doigt » finis-je par dire pour justifier mon choix d’aller étudier chez McGill. « Ella~ Sainte Marys va fermer avant que tu n’ai finis tes études. T’es con ou quoi ! Ils manquent de pognon. Comment peux-tu envisager de reprendre cette vieille baraque et trouver du fric pour tout refaire ? » je serre le poings. Il a raison, je le sais mais baisser les bras ne me ressemble pas. « Ça prendra du temps, je sais ! mais avec du temps et de l’huile de coude on.. » « … peut faire d’une épave un vrai bolide de compet’ » on sourit bruyamment en cœur nous rappelant la devise que son vieux père nous avait enseigné. « Babe~ je dois y aller ! Ne m’oblige pas à te rappeler le premier la prochaine fois ! » je pince les lèvres n’ayant pas envie une seule seconde qu’il coupe ce téléphone « Tommy ! Ne tarde pas à revenir ! Je veux te voir avant de partir pour McGill » Je l’entends sourire « By Honey ! » Je savais que ce que je voulais qu’il me promette, il ne le tiendrait pas mais qu’importe je devais lui dire.
Ella et Tommy 19h36.

Lui reparler comme ça m’a fait le plus grand bien. Soudain un silence de maître règne dans la maison. Je n’y suis plus franchement habitué mais… ça fait énormément de bien. J’aurais bien été dehors m’en griller une mais depuis ma dernière complication j’ai décidé de ne plus jouer avec le feu et d’éviter de fumer tant que je le peux. Néanmoins resté là alors que dehors il fait encore jour et beau m’agace. J’enfile un jogging gris, un débardeur rose, une veste gris Jack Wills et je sors en tongue dans le jardin. J’inspire et j’expire un bon coup. Sainte Marys se situe en basse montagne. L’air y est presque pure et les paysages magnifique. Je scrute l’horizon en quête d’un bruit animal. Quand j’entends alors un hurlement venant du bas de la colline. « Abberfort » dis-je souriante. Je descends alors la grande colline à grande enjambé et rejoins le garage. « Toujours en train de bosser ! Vous ne fermez dont jamais ! » dis-je en m’approchant les mains dans les poches. « Ella~ tu m’as fait peur ! Tiens viens donc ici m’aider à déplacer ce truc ! » ce machin pèse une tonne. Pourtant à deux on parvient à le déplacer et l’on se pose sur deux vieux tonneaux essoufflés comme des bêtes. « Ca va tu tiens le choc ? » j’acquiesce en inspirant profondément. Allan Abberfort c’est toujours beaucoup soucié de ma santé surtout depuis qu’on j’ai eu un petit accident dans son garage une année. « Et toi ! tu tiens le coup ? » dis-je taquinement. Il se ressui le front avec son vieux chiffon et me fixe « Oh tu sais je deviens vieux ! C’est moins facile qu’autrefois ! » il est vrai qu’il prend de l’âge mais à cinquante ans un peu passé on est pas tout à fait vieux encore. « J’ai quelque chose à te demande, tonton ! » Tonton. Ouai je l’ai toujours un peu considérer de cette manière. Peut-être par ce qu’il a adopté Tommy. « La voiture tu… » il se lève subitement sans me laisser le temps de finir. Il va alors fouiller dans son bureau et se ramène avec une petite boite. « Je comptais te donner ça à tes 21 ans mais… tu ne me laisse pas le choix. » Je cligne des yeux une bonne dizaine de fois avant de me sortir de mes songes. J’ouvre alors la boite et y trouve une clé… une clé de voiture. « Je sais que tu y tenais à cette voiture ! Du coup je ne l’ai jamais vendu bien que j’ai eu de nombreuses occasions de le faire. Iris et moi tenions à ce que tu l’ai. Tu y as mis tellement d’huile de coude et de sueur pour la réparer que tu la mérite amplement ! » je fonce dans ses bras l’enlaçant comme j’ai toujours voulu le faire. Il m’a beaucoup donné, beaucoup apporté. Et maintenant cette voiture. « Merci ! beaucoup… » il me lâche un instant et pouff. Puis il me traine jusqu’à la voiture et sort des bombes de peintures et des tabliers de protection. « J’espère que cette couleur te plaira ! » Nous avons passé la moitié de la nuit à repeindre la carlingue de cette vieille voiture. Et puis nous nous sommes endormis sur son vieux canapé, comme deux vieilles larves.
Ella et Allan Abberfort 21h19.

Au matin je prie le petit déjeuné à Sainte Marys avec tout le personnel, la directrice, les enfants et les Abbertfort. Cet après-midi je repartais. McGill proposait un cursus d’été et je tenais à le faire pour mieux m’intégrer à l’université. Mes bagages étaient faits et je saluais tout le monde en leur faisant promettre de m’écrire une ultime lettre avant la fermeture de Sainte Marys. Ces pendant la sieste des enfants que je quitte la maisonet. Je tends alors deux enveloppes. Une a la directrice, une autre aux Abberfort. « C’est mon cadeau de départ ! Je reviendrais l’été prochain. D’ici là… m’oubliais pas » je sers alors ces personnes qui ont tend comptait pour moi en regrettant secrètement de ne avoir pu embrasser ni Tommy, ni Jake une dernière fois. Dans ces enveloppes j’y avais glissé mes économies des trois dernières années que j’ai séparées en deux. Si ce n’était pas grand-chose, au moins ça pouvait servir à tenir la route encore quelques semaines. Dans ma belle voiture rose je prends donc la direction de Montréal là ou m’attends alors mon avenir.