Mon nom de famille, c'est Sullivan
Et je me nomme Charlie Ann
Même si parfois, vous entendrez un ou deux malins s'amuser à m’appeler Charlie, tout simplement, ou alors Blondie (ce qui est horrible)

Si vous voulez tout savoir, j'ai 22ans (3 septembre 1990), née à Montreal, au Québec bien sûr, bien que mon père soit originaire de l'Alberta.
D'un point de vue physique, je fais 1m72 et 57 kg
Je suis passionné(e) par le sport et les voyages Mais d'un autre côté, je dois avouer que j'ai une peur bleue des serpents et des hauteurs, j'ai un peu le vertige...
Je suis ) Célibataire, la belle vie!
J'ai également aucun frères et soeurs. Quant à mes parents, Ma mère est décédée lorsque j'étais petite. Un stupide chauffard l'a heurté... Il ne me reste plus que mon père, avec qui j'entretiens une très bonne relation. C'est lui ma famille. Depuis quelques temps, il fréquente une femme, une infirmière et je dois avouer qu'avoir une future belle-mère sur le dos ne me plait pas. Pour moi, jamais personne ne pourra remplacer ma véritable mère et je ne supporterais jamais que l'on maltraite mon père...
Pour finir, je peux vous dire que j'étudie dans le domaine de kinésiologie option que j'ai choisie avec joie, car c'est ce que j'ai toujours souhaité faire.

J'ai connu McGill ... Par le biais de mon père qui est l’entraîneur de football (américain bien sûr) de l'université depuis 8 ans. Je connaissais donc bien l'école avant de m'y inscrire. Et j'ai décidé de m'y inscrire parce que ... l'endroit me plaisait, c'est près de chez moi, donc pratique et que cela fait grandement plaisir à mon père qui peut garder une oeil sur moi. (ce qui est parfois lourd à supporter)

Et finalement, je fais déjà partie des McGill's Students. Lors de ma première année ici, jai fait partie des Soaring Doves, mais j'ai rapidement constaté que je préférais retrouver mon confort et ma liberté comme simple étudiante de McGill, bien que je reste proche des gens de ce groupe. Je dois être trop à part pour réellement convenir à un type de "confréries"...

-Chérie, je suis rentré! Excuse moi pour le retard.
-Papa!, sourire aux lèvres, puis une moue plus sérieuse qui s'empare de sa bouille d'ange de 13 ans, je peux savoir où tu étais passé? Arriver une heure en retard!
-Ah bien je... j'ai terminé plus tard... tu n'avais pas à être inquiète.
-C'était qui?, demanda-t-elle finalement sous son air totalement surpris.
-Charlie, enfin, je me suis excusé pour le retard ma puce, ça n'arrive pas souvent en plus.
-Je sais... mais je voulais juste savoir tu étais avec qui, ses yeux azurés continuaient de le fixer avec détermination, ce qui décourageait visiblement son paternel, tu es allé à un rendez-vous alors?
-...oui madame la curieuse, j'étais avec une gentille dame très charmante, contente?
-Non, c'est pas drôle du tout! Tu as oublié maman alors!
-Charlie Ann Sullivan, je peux savoir en quoi c'est mal d'aller prendre un café entre adulte? Et pourquoi tu me fais la gueule simplement pour ça?, cette fois-ci, il avait vraiment l'air perdu, essayant tant bien que mal de comprendre la frustration de sa fille, alors qu'il n'avait même pas fait deux pas dans la cuisine.
-Je ne veux pas d'une autre mère! Jamais!

Tournant brusquement les talons, elle grimpa l'escalier jusqu'au deuxième étage de la maison, marquant sa colère en produisant le plus de bruit possible sur son passage. Son père resta figé sur place, mais elle en avait rien à faire de son absence de réaction. Elle se doutait bien qu'il avait rencontré quelqu'un et ça lui faisait l'effet d'une bombe sur sa tête. Claquant la porte de sa chambre pour lui signaler qu'elle s'enfermait, la blondinette se laissa tomber sur son lit en retenant ses larmes. Voilà maintenant quatre ans que sa mère était décédée, harpée malencontreusement par un chauffard, alors qu'elle avait tout juste 9 ans, l'âge où une gamine n'était pas préparée à perdre sa précieuse maman. Depuis, elle vivait mal cette absence même si son père se dévouait jour et nuit afin de la rendre heureuse et d'être toujours présent pour elle. Charlie ne savait pas pourquoi, chaque fois qu'elle le voyait avec une autre femme, ça lui tordait le cœur en lui donnant la nausée. Dans sa tête, il n'y avait que sa mère qui avait sa place aux côtés de son père. Aucune autre femme ne pourrait jamais la remplacer. Toujours bouillonnante, elle enfouit son nez sous son oreiller en serrant les dents. Elle se battait contre ses douloureux souvenirs qui lui rappelait combien sa mère lui manquait. Oui elle avait promis d'être forte, mais il y avait des jours où cela était plus difficile. Comme ce soir par exemple. Lorsque la porte de sa chambre grinça pour la prévenir que quelqu'un entrait en douce, la petite blondinette ne broncha pas, sachant très bien qu'il s'agissait du coupable du jour. Demeurant boudeuse, elle ne lui adressa pas un mot, alors qu'il prenait place près d'elle. Prudemment, l'homme retira l'oreiller de son visage de poupée, engageant la conversation d'un ton plus doux.

-Pardonne moi Charlie, j'aurais dû t'en parler avant... je n'avais pas réalisé que tu ne te sentais peut-être pas prête pour que je... enfin bref...
-Humm..., elle tourna finalement la tête vers lui, plantant son regard triste dans le sien.
-Je sais très bien que je suis loin d'être un père parfait, mais je ne recommencerais pas, promis. J'attendrais encore un peu, ce n'est pas si grave...
-Qu'est-ce que tu vas lui dire alors...
-Que je ne suis peut-être pas prêt moi non plus à sauter des étapes... elle me manque à moi aussi.

À ses paroles, Charlie se calma instantanément, sautant au cou de son père pour le serrer de ses petits bras. Rassuré, il lui frotta lentement le dos en la gardant contre lui jusqu'à ce qu'elle souhaite se retirer. Elle savait bien que ça ne devait pas être facile pour lui. Il aimait autant sa mère qu'elle et elle s'en voulait un peu tout de même de se disputer avec lui sur ce sujet. Comment pourrait-il l'oublier? Il disait sans arrêt qu'elle avait ses yeux, son sourire et les mêmes cheveux blonds ondulés. Qu'elle était son portrait craché et qu'il l'aimait comme ça. Son lien avec son père s'était grandement renforcé depuis cet événement tragique qui les avait secoués tous les deux. À présent, elle veillait sur lui et il la protégeait en retour.

-Bon aller... je te laisse choisir l'émission de ce soir à la télé.
-Ah oui?, un sourire mesquin se dessina sur ses lèvres, sa bonne humeur retrouvée, la princesse des glaces! Tu sais, le film la avec les petits papillons et la licorne...
-... heu... m'enfin... comme c'est ton choix..., il remarqua tout à coup qu'elle se retenait de force pour ne pas éclater de rire, tu te moques de moi ou quoi?
-Papa! C'est le match de foot ce soir! Tu avais oublié?
-Je me disais bien aussi que ton soudain intérêt pour les licornes semblait douteux... sale vermine, tu m'as fait peur! Descend tes fesses au salon alors, aller hop!

Obéissant à sa voix plus autoritaire, elle sauta en bas du lit en filant au premier étage. S'il y avait bien une tradition qu'elle aimait, c'était la soirée télé devant un bon match de football américain avec son papa! Et avec le popcorn aussi, bien entendu. Il l'avait pratiquement élevé là dedans et elle ne changerait cela pour rien au monde. C'était lui qui lui avait tout appris sur ce sport, lui transmettant sa passion qui avait fait de lui le nouveau coach de l'équipe de foot de l'université McGill. Charlie en était très fière et puis son père ne manquait jamais l'occasion de l'apporter avec lui sur le terrain pour assister aux match amicaux en première ligne. Mieux que la télé quand même!



« Alors? Mademoiselle Sullivan a aimé le match de ce soir » Tournant la tête en direction de celui qui l’interpellait, elle croisa le regard du joueur numéro 22. Visiblement, il sortait tout juste de sous la douche à en juger par ses cheveux trempés et ses vêtements de simple étudiant. Un sourire étira ses lèvres, alors qu'elle récupérait les affaires que son père avait laissé sur le terrain afin de l'aider un peu dans sa tâche d’entraîneur. « En effet, c'était pas si mal... l'autre équipe était trop désorganisée pour marquer des points de toute manière » Ne lui accordant pas plus d'attention qu'il le faut, elle poursuivit son ramassage, laissant le jeune homme la suivre derrière elle. Charlie avait l'habitude de discuter avec les joueurs de l'équipe, car elle les connaissait bien grâce à son père. Sauf que Marcus, le numéro 22, se montrait de plus en plus intéressé par elle, ce qui n'était pas une bonne chose pour lui comme pour elle. S'il y avait bien une règle que son cher papa avait imposé à sa fille de 18 ans, c'était de ne jamais fricoter avec un membre de son équipe. Il était suffisamment sur-protecteur pour avoir menacé ses propres joueurs de ne même pas y songer! Comme si elle représentait une sorte de trésor précieux et interdit. « Tu comptes sortir ce soir ou pas? Je t'invite!» Lui jetant un autre regard, la blondinette haussa les épaules. Savait-il seulement qu'elle se ferait engueuler rien que pour sortir un soir avec lui? Malheureusement, elle ne pouvait pas dire qu'il la laissait complètement indifférente. C'était ça le problème. Elle était juste douée pour jouer les airs de désintéressés, alors qu'elle mourrait d'envie de lui dire oui. Voyant qu'elle allait lui glisser entre les doigts, Marcus s'empressa de la tirer un peu à part pour l’obliger à lui faire face et à la tenir en place quelques secondes. Surprise par son audace, elle protesta en plantant son regard dans le sien sans sourciller. « Je ne crois pas que ça soit une très bonne idée » Il avait au moins une tête de plus qu'elle, mais Charlie n'était pas le genre de fille impressionnée par ce type de physique de mec grand, costaud, charmeur et trop sur de lui. Elle en avait vu des tonnes et elle savait comment gérer. « Charlie, tu n'as plus deux ans quand même! Ne me dit pas que tu t'inquiètes encore pour ton père? » L'idiot! Si seulement il savait à quel point ce sujet était délicat à aborder avec lui! Prenant un air contrarié, elle enchaîna aussitôt pour se défendre. « C'est pas très malin de ta part si tu penses qu'il ne te le fera pas payer... » Si elle devait le menacer pour qu'il retrouve la raison, elle le ferait sans aucun regret! Son père ne voulait strictement rien savoir au sujet d'une relation possible entre un de ses joueurs et sa fille. Pour lui, cela manquait de professionnalisme et il refusait simplement de laisser grandir sa précieuse Charlie. Elle n'était plus une gamine, en effet, mais elle ne tenait pas à se disputer continuellement avec son père à ce sujet. C'était lassant à la fin. Il pouvait se montrer très doux et conciliant lorsqu'il le voulait, mais sinon...

« Marcus! Qu'est-ce que tu fais encore sur le terrain? T'as pas autre chose à faire? Comme d'aller fêter ta victoire avec ton équipe? » Avisant l'air contrarié de son père, la blondinette s'éloigna du jeune homme sans un mot de plus, traînant sur son dos le sac de sport qu'elle avait récupéré. Elle savait bien que son père allait lui reparler de ça plus tard, mais pour le moment, elle ne tenait pas à se mêler de leur conversation à tous les deux. L'orage frapperait plus tard. Une fois le terrain bien propre et la voiture chargée, elle grimpa dans le Pick up Ford du paternel, adressant un dernier signe de main aux autres joueurs qui quittaient à leur tour. Elle ferait bientôt partie elle aussi de l'université et elle espérait qu'en échange, son père lui laisse plus de liberté. Elle n'avait pas été une ado rebelle ni quoi que ce soit, au contraire. Sauf qu'il s'acharnait toujours à la protéger de tout, sans doute par peur de la perdre comme il avait perdu sa femme. Deux minutes plus tard, le coach Sullivan prit enfin place derrière le volant, le visage fermé. Elle pouvait sentir de loin son envie de lui servir un centième discours au sujet de ses fréquentations. « Papa, j'ai 18 ans! » Démarrant sa voiture, il soupira comme unique réponse, quittant le stationnement d'un air faussement concentré sur la route. « Marcus voulait juste... » « Marcus sera viré de l'équipe s'il ne change pas de comportement. » Surprise, elle le fixa sans comprendre. Il n'allait pas le virer de son équipe à cause d'elle? Il était devenu fou ou quoi? S'emportant sur le coup, elle lui répondit sèchement. « Tout ça parce qu'il m'adresse trop la parole!? » « Rien qui te concerne Charlie, ce gars est pas net c'est tout, je le sens. » Découragée par son explication qui semblait complètement bidon, elle croisa les bras contre sa poitrine en rageant. Marcus était un très bon joueur! Certes il était nouveau, mais il semblait prometteur et puis il n'avait pas l'air particulièrement anormal! « C'est quoi alors? Cette soudaine intuition que tu as! » « Je sais encore reconnaître quelqu'un qui ment quand j'en vois un et je te dis qu'il est sur le bord de me faire un faux bond, alors s'il te plaît, fait un effort pour ne pas l'encourager dans ses idées, je refuse que tu sois mêlé à ses conneries! » Deux fois plus furieuse, la blondinette grinça des dents, refusant de croire que son père lui disait la vérité. Ce qui le fâchait ce n'était pas l'attitude ou les secrets de Marcus! Il ne voulait juste pas avouer qu'il allait le menacer de ne plus l'approcher elle. Voyant qu'elle bouillonnait de l'intérieur, il ouvrit la radio, décidant lui-même de conclure le sujet pour ce soir. Rare était les fois où il aimait se disputer avec elle. Ah bien malheureusement pour lui, elle avait une mauvaise nouvelle! Elle accepterait l'invitation du jeune homme, même sans son accord de père parce qu'elle en avait plein le dos de ses réactions d'enfant. Elle tenait à être libre de fréquenter qui elle voulait pour lui prouver qu'il ne pourrait pas constamment la surveiller. Charlie ne savait juste pas à cet instant qu'elle était dans le tord...



Une fois son dernier cours de la journée terminée, la blondinette ne perdit pas une seconde avant de quitter le bâtiment d'un pas légèrement précipité. Un mal de crâne s'en prenait à elle depuis ce midi et elle avait très hâte de rentrer chez elle se reposer un peu. Septembre tirait à sa fin et déjà en début de session elle se retrouvait surchargé de travaux. Elle était du genre à travailler fort pour obtenir des bonnes notes et jusqu'ici tout ce passait bien. Charlie s'était bien adaptée à son entré à l'université et il faut dire que son père y était peut-être pour quelque chose. Avant même d'être officiellement étudiante ici, elle connaissait bien l'école étant donné qu'elle accompagnait souvent son père lors des pratiques de foot. Tradition qui se poursuivait encore cette année, sauf que ce soir, son père l'attendait à la maison pour une soirée tranquille devant la télévision. Il avait toujours aimé s'empiffrer de chips en regardant le sport comme un gros cliché vivant. Elle le laissait faire, car pour une fois, il ne serait pas occupé à prendre soin de sa chère et tendre Viviane, qui de son côté, n'aimait pas particulièrement regarder le sport à la télé le soir. Elle assistait au match en personne, ça oui en tant que décoration sur le côté pour soi-disant embellir le paysage, mais les chips et le canapé l'ennuyait trop. Bref, la blondinette avait encore un peu de mal à l’apprécier et elle préférait l'ignorer pour le moment. Tant que cette relation entre son père et l'infirmière ne durait pas plus qu'un mois! Elle serait absente ce soir, le bonheur. Empruntant la rue Peel près de l'école pour marcher jusqu'à l'arrêt d'autobus, Charlie croisa quelques piétions, son attention plutôt dirigé sur son portable afin de vérifier ses nouveaux messages. Elle lâcha un soupire en voyant que son ex lui avait encore envoyé un message texte ce matin. Il ne la laisserait jamais tranquille ou quoi? En quelle langue devait-elle lui dire qu'elle ne souhaitait pas lui parler après ce qui s'était passé avec lui? D'ailleurs, il avait complètement disparu du coin et ça faisait un bon moment qu'elle ne l'avait pas vu. Pourquoi diable s'amusait-il à lui envoyer des textos depuis la semaine dernière? Le genre de choses qui fâcherait automatiquement son père s'il apprenait ça. Supprimant le message sans même le lire, elle déposa finalement son téléphone dans la poche de son jean en s’efforçant de penser à autre chose. Hors de question de finir avec un mal de tête plus grand. Son ex ne méritait pas vraiment son attention de toute manière. Prenant le virage sur sa droite, Charlie jeta un coup d’œil discret derrière elle. Super, elle avait l'impression d'être suivi maintenant! Consciente de devenir parano pour rien, surtout qu'elle empruntait presque chaque jour le même chemin, elle passa une main dans ses cheveux en secoua doucement la tête. La journée avait été trop longue.

Alors qu'elle apercevait enfin son arrêt de bus, quelque chose bondit sur elle par derrière en la tirant dans la ruelle qui séparait deux blocs appartements. Complètement sous le choc de la surprise, elle cria par pur réflexe, le son étouffé derrière la main du coupable qu'il avait plaqué contre sa bouche. Le tout dura à peine trois secondes. Son dos heurta le mur en brique et elle croisa enfin le regard de son agresseur. Lui!? Il retira sa main en plantant son regard sombre dans le sien, le visage sérieux. Putain de merde, il venait de lui foutre la peur de sa vie! « Marcus!? T'es complètement malade ou quoi!? » Reprenant son souffle pour calmer les battements affolés de son cœur, elle jeta un coup d’œil furtif autour. Personne. Bordel, son ex petit-ami qui débarque comme ça par derrière, il y avait de quoi flipper! « Tu te souviens de moi maintenant? » Il plaisantait ou quoi? Elle détestait qu'on la prenne pour une idiote de cette façon et une fois la surprise passée, elle reprit un air plus confiant. « Qu'est-ce qui te prend de revenir comme ça! » Elle ne l'avait pas revu depuis longtemps, mais déjà elle pouvait sentir la colère remonter en elle. Il n'avait donc vraiment pas compris qu'elle ne voulait plus le voir ni lui parler? De son côté, il ne perdit pas son calme, le visage toujours aussi neutre d'expression comme s'il ne voyait pas son erreur. « Je voulais juste te parler seul à seul et comme tu ne réponds pas à mes messages, tu ne m'as pas trop laissé le choix. » Il aurait pu quand même éviter de la tirer comme ça dans une ruelle en pleine ville! Son excuse ne valait rien. Croisant les bras contre sa poitrine, elle reprit d'un ton sec, désireuse d'en finir au plus vite avec lui. « Marcus qu'est-ce que tu veux? Pourquoi t'es là? » Il ne broncha pas malgré son accueil peu sympathique, se tenant toujours devant elle. On aurait dit qu'il revenait de très loin et de se retrouver en face de lui faisait naître une pointe d’inquiétude en elle vu comment tout s'était terminé auparavant. « Je veux une deuxième chance. J'ai changé, je sais que tu peux me croire, t'es pas comme les autres, t'es une fille bien et... » « Non, c'est non, je croyais avoir été clair là-dessus dès le départ, tu as préféré détruire ta vie en choisissant de déconner avec tes potes de rue, malgré tout ce que j'ai fais pour t'aider. Ta deuxième chance tu aurais pu l'avoir, maintenant c'est trop tard. » Le regard glacial, Charlie le contourna pour poursuivre sa route, bien décidée à mettre fin à sa comédie de « je suis devenu un meilleur gars ». S'il croyait pouvoir tout récupérer comme par magie, il se mettait le doigt dans l’œil, elle n'était pas intéressée de renouer des liens avec lui. Même pas en rêve! La drogue, l'alcool, les bagarres... non merci! Il l'attrapa tout de même par le poignet pour la retenir, au risque de s'attirer ses foudres en retour, poursuivant son discours d'une voix insistante. « Ne fais pas ça Charlie... j'ai un travail maintenant, je peux faire mieux, je vais te le prouver s'il le faut, je t'aime toujours! » Furieuse comme jamais, elle tira d'un geste sec pour se libérer de sa pogne, planta son regard noir dans le sien. Il avait grand besoin qu'on lui remette les pendules à l'heure. « T'approches plus de moi, compris? Ou je te jure que mon père va en entendre parler. » Il roula des yeux à la mention de son père, comme s'il connaissait déjà cette menace cent fois. Un faible sourire étira ses lèvres, ce qui la contraria encore plus. «  Arrête tes mensonges, je ne suis pas assez stupide pour te croire, j'ai déjà faite l'erreur une fois, maintenant c'est fini. Oublie moi Marcus, on peut pas tout avoir dans la vie, va te trouver une autre fille à emmerder, parce que je ne risque pas de te pardonner un jour. » Sur ses paroles sèches, elle s'empressa de regagner la rue principale en le planta là. Elle était décidée à ne pas se laisser embobiner de la sorte par ses mensonges. Qu'il soit encore amoureux d'elle ne lui faisait ni chaud ni froid, car elle avait tourné la page sur cette histoire. C'était du passé et il ne pourrait pas le changer par miracle. « Charlie! Ne fais pas ça! Tu sais que je n'aime que toi! Reviens! » Dégoûtée, elle ignora ses paroles, disparaissant volontairement parmi les piétons. Courant pour rattraper son bus, elle grimpa en vitesse à l'intérieur, s'assurant qu'il n'était pas assez fou pour la poursuivre jusqu'à chez elle. Prenant place sur un banc à l'arrière, elle soupira en passant une main contre son visage. Voilà qu'à peine l'année commencée, il osait se réapparaître dans le décors! Ce connard ne la lâcherait donc jamais? Troublée, elle laissa son regard errer par la fenêtre, la mine songeuse. Qu'avait-elle fait pour mériter un ex petit ami pareil! Il me semble qu'elle n'avait pas vraiment besoin de ça dans sa nouvelle vie universitaire. Marcus avait été viré de l'école, elle serait au moins tranquille là-bas, pour le moment...



-Rosalie, c'est pas ton mec qui est avec cette blondinette là-bas?
-Je sais, pas besoin de me le dire, j'ai remarqué moi-même!
-C'est qui? Sa petite amie?
-Fanny! C'est MOI sa copine, c'est clair? Cette garce n'a juste pas encore compris le message...
-Il a l'air de bien l'aimer en tout cas.
-Je m'en fiche de savoir s'il l'aime ou non, c'est pas une fille assez bien pour lui. T'as vu son look? Horrible et puis cette fille c'est pas une fille, elle traîne dans la boue...
-Berk, quelle horreur... tiens, elle le lâche enfin, tu vas lui parler?
-Entre fille on peut se dire les vraies choses, non? … amène toi.

Charlie laissa Alex tranquille, après l'avoir salué et félicité de nouveau pour son blocage casse cou d' hier lors qu'une partie de foot. Il avait bien passé proche de se blesser sérieusement à l'épaule, mais il allait mieux ce matin. Une bonne nouvelle. En tant que futur kiné, elle avait toujours des bons conseils à donner si jamais quelqu'un de son entourage se blessait. Ce n'était pas un de ses amis proches, mais une équipe est une équipe comme son père lui répétait et il fallait tous se serrer les coudes. Alors qu'elle déposait son livre dans son sac pour quitter le couloir, deux pouliches roses se plantèrent devant elle, voulant se faire remarquer à tout prix. Avec l'odeur forte de parfum qui les accompagnait, difficile de les manquer! Relevant la tête vers la mince et grande blonde, au prénom snobinard de Rosalie, elle accorda à peine un regard à son caniche de poche, la frisé rousse Fanny. Ses deux filles et leur meute avaient toujours eu la manie d'énerver Charlie, qui détestait leur caractère de petites capricieuses en manque d'attention. Des sirènes mon œil, des harpies oui! « Tiens, si c'est pas Charlie! On parlait justement de toi » D'un air faussement sympathique, elle lui envoya un large sourire parfait, imité par son amie à côté. Nullement intéressée à jouer le jeu d'hypocrisie qui débutait, elle enchaîna d'un ton glacial. « Qu'est-ce que tu veux encore Rosalie? » Elle n'avait pas rien que ça à faire de sa vie, parler aux gens dont elle en avait rien à foutre de leur existence, surtout si c'était pour mal se finir. Légèrement outrée de sa réponse, elle croisa les bras froidement. Le visage mignon, devenait menaçant tout à coup. Super... « Je croyais t'avoir déjà dit de ne pas tourner autour d'Alex! Tu penses que je ne vois pas ce que tu fais? Tu crois peut-être réussir à me rendre jalouse? » Alors là! Folle dingue en plus de ça! Bingo, elle avait un gros numéro gagnant sous la main! Retenant de s'étouffer dans son rire, Charlie se composa à son tour un vulgaire large sourire, aucunement prête à se laisser avoir par cette fille si facilement. « Et moi je croyais qu'il t'avait déjà dit plusieurs fois qu'il ne voulait pas de toi? Tu veux que je t'explique ce que veut dire le terme se faire larguer? » La rouquine ouvrit la bouche bêtement, stupéfaite par les paroles crues de la jeune femme. Ah bien, il ne fallait pas la chercher, voilà tout! On provoque, on se fait mordre, fin de l'histoire. Furieuse, blondie se crispa. « J'en ai rien à foutre de ce que tu penses! Ça ne te regarde pas et Alex sera célibataire lorsque je l'aurais décidé et pas avant! Alors soit gentille et arrête de croire que parce que ton père dirige une équipe de football, tu peux te permettre de mettre la patte sur qui tu veux et quand tu veux. C'est peut-être tes « amis » mais entre nous, on sait bien que ça ne sera jamais rien de plus alors dégage de mon chemin! » Cette fois-ci, c'est son propre sang qui bouillonna dans ses veines. Cette sale petite connasse pensait vraiment qu'elle pouvait tout avoir en écrasant les autres avec son imitation de la vipère en colère? Elle mériterait une bonne claque en plein visage! Les poings serrés, Charlie lui renvoya un regard glacial. « Pour ton information blondie, c'est ta meilleure amie qu'il aime et apparemment, elle baise mieux que toi. » Le pôle nord s’écrasa sur leur tête, alors que la rouquine prit un teint affreusement pâle tout à coup. Blanche de culpabilité peut-être? Au lieu de s'attaquer à Fanny, la garce se jeta sur elle sans prévenir, comme une lionne enragée prête à écorcher vive sa proie. Une minute... sa meilleure amie s'était fait son mec et c'est elle qui mangeait les coups de griffes? Vie de merde. À peine effrayée, Charlie roula au sol en se défendant du mieux qu'elle pouvait contre la fureur de Rosalie. Elle devait avoir ses règles aujourd'hui pour réagir aussi farouchement! C'est finalement Alex et ses potes qui mirent fin à la bataille en séparant rapidement les deux blondes. Son adversaire lui cracha des insultes par la tête, avant de fondre en larme dans les bras de son ex, se lamentant de s'être fait méchamment attaquer par Charlie. Et puis quoi encore! Bizarrement, la petite Fanny en avait profité pour se tirer vite fait! Dégoûtée, elle bouscula celui qui la retenait encore afin éviter une contre attaque. « Ça va Liam, lâche moi, merde! » « Et depuis quand tu embarques dans ce genre de connerie, je peux savoir? » Se libérant de sa présence, elle le fusilla du regard en récupérant son sac à dos. Elle détestait qu'on lui dicte quoi faire ou ne pas faire, surtout dans un cas où ce n'était même pas elle qui avait cherché les ennuis! « Depuis que ton pote a eu la brillante idée de sortir avec la pire connasse du coin! » Bon sens, elle n'avait absolument rien d'une fille violente ou agressive, au contraire. Elle ne savait juste pas très bien gérer sa colère. Pas de sa faute si elle avait horreur des filles comme Rosalie en plus de ça! Jamais elle ne laisserait quelqu'un lui marcher sur les pieds, point final. En général, personne ne se plaignait de son caractère. Elle était toujours la gentille Charlie, drôle, souriante et attentive aux autres. Sauf qu'elle avait des limites elle aussi. Tournant le dos à la scène, elle s'éclipsa en douce à l'extérieur pour oublier tout ça. Université ou non, les gens n'étaient pas plus mature avec l'âge...

The end
........t