« La banalité est faite d'un mystère qui n'a pas jugé utile de se dénoncer. »
Ma vie n'a rien de passionnante. Je suis à vrai dire une fille plutôt banale. Je n'ai jamais rien fait d'exceptionnel, je ne suis pas quelqu'un d'extraordinaire, je suis juste moi. Peut-être que certains aspirent à plus que ça mais pour ma part, cela me convient parfaitement. Il n'y a rien de mal à ne pas se démarquer de la masse en tous points ! Du moment que certaines personnes savent trouver les éléments qui font de nous un être unique à leurs yeux, je suis comblée. Je ne cherche pas à impressionner ! J'ai mes qualités, j'ai mes défauts. Je suis comme je suis. Certes, certains doivent me trouver agaçante, sans intérêt, voire même peut-être condescendante et que sais-je encore... Mais c'est leur avis, ceci ne regarde qu'eux ! Je n'ai même pas le droit, et surtout, ni l'envie de m'en mêler !

Québecoise, je suis née à Montréal il y a vingt ans. J'ai eu une enfance banale. Petite dernière, j'avais un grand frère au-dessus de moi. La différence d'âge entre lui et moi n'a pas toujours été facile à gérer durant certaines périodes, tout comme nos certaines différences de caractère mais nous sommes très fusionnels. C'est d'ailleurs le meilleur qualificatif que l'on peut attribué à ma famille. Nous sommes vraiment très proches les uns des autres. J'aime mes parents et je n'ai pas honte de le montrer. Nous accordons une grande importance à l'esprit familial. Nous ne sommes pas l'image idéale mais nous faisons avec ce que nous avons, et surtout ce que nous sommes. Nous sommes ouverts d'esprit et nous parlons de tout, tous ensembles. Avec le recul, je me rend compte que j'ai de la chance de posséder une famille telle que la mienne. Elle n'a rien d'exceptionnelle mais elle est ce qu'elle est. On ne cherche pas à faire dans les artifices, nous nous accommodons très bien avec la simplicité. Ainsi, nous avons toujours été dans la classe moyenne. Enfin, je n'ai jamais été à plaindre. Classe moyenne malgré tout aisée, j'ai pu avoir une enfance merveilleuse et ne manquer de rien. Soutenue dans tout ce que je voulais faire, c'est certainement grâce à cette écoute que j'en suis à présent là. Nous ne sommes cependant pas de gens exemplaires. Nous avons nos coups de gueule, nos défauts, nos petits secrets mais tout ceci reste chez nous. Je pars toujours du principe que ce qui se passe chez moi, le restera dès que je passe la porte. Je suis comme ça, je fais la part des choses, peut-être un peu trop dans l'esprit de certains.

« Pour que l'événement le plus banal devienne une aventure, il faut et il suffit qu'on se mette à le raconter. »
Il n'y a jamais eu de grands rebondissements dans ma vie. Je vous l'ai dit, je suis plutôt banal ! Enfin, pour être celle que je suis aujourd'hui, il a certainement fallu des évènements pour me construire. Certes, mon éducation, les principes que mes parents m'ont apporté en sont pour beaucoup. Seulement, on se forge par l'expérience. Pour ma part, mon altruisme me vient de mon grand-père maternel. C'était un homme merveilleux, toute petite, il était mon grand-père préféré. Eh oui, quand on est enfant, on a forcément nos préférences. On ne sait pas que parfois ce n'est pas convenable de penser ainsi. Mais on s'en fiche bien, on est innocent ! J'en étais très proche. J'aimais ses histoires qu'il me racontait sur ses voyages à travers le monde, notamment un monde que je ne connaissais pas... Celui de la pauvreté, de la misère, du besoin, de la maladie et je pourrais continuer cette liste encore et encore. Ces voyages que j'imaginais merveilleux avec toutes ces histoires colorées et mouvementées. Ces voyages dont je commençais à saisir la profondeur avec les années qui passaient. Cependant, cette quête de l'égalité mondiale, ce désir insatiable de rendre service aux gens, toute cette bonté d'âme a fini par le consumé. Fatigué, il mourut un matin d'une crise cardiaque. Je le pensais intouchable, immortel. Il était mon grand-père, mon "supergrand-père" comme j'avais l'habitude le dire quand j'étais toute gamine. Il était mon modèle et ses convictions étaient les miennes. Néanmoins, j'étais bien naïve. Lui n'était pas immortelle mais ces idées pouvaient être éternelle. Ses histoires sont devenues miennes et j'ai repris son flambeau. Je ne pouvais pas partir aux quatre coins du monde comme lui mais je n'en étais pas moins inutile. À mon échelle, je pouvais aider les gens, je pouvais être là pour eux. Je venais en aide à ceux qui en avait besoin, pas simplement financièrement mais également socialement, psychologiquement... J'apportais mon aide là où il y en avait besoin. Je ne faisais pas ça pour moi, je faisais ça pour eux. Je n'ai jamais voulu être sous les feux des projecteurs ni m'attribuer les mérites de mes gestes. Je le faisais car j'étais moi-même en agissant comme cela. C'était la définition que j'avais de moi-même.

Cependant, la mort de mon grand-père m'a également forgée sur un autre niveau. Dans la vie, je fais ce que je veux. J'ai envie d'agir comme ça, je le fais et je ne me laisse pas abattre. Et pas intérêt à me marcher sur les pieds ! Tous ces actes, mon grand-père ne les a pas réalisé sans en avoir un revers de médaille. Certes, le côté vertueux de ces convictions est très louable mais malheureusement, comme toujours, c'est à double tranchant. Sa mort m'a ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Or j'ai appris que généralement, il ne faut pas attendre après les autres. Il faut vivre sa vie comme on l'entend, sans se préoccuper de ce qui nous entoure parfois. Je n'avais jamais été très rebelle mais la mort de mon grand-père m'a permis de m'affirmer. Je suis gentille, douce, agréable tant que vous le voulez mais j'ai mes principes, mes propres points de vue, ma façon de pensée... Et merde ! Pourquoi ne pas savoir le montrer ? Je ne suis pas impulsive ni rien, je laisse souvent passer les choses mais ne venez pas n'avoir ne serait-ce que l'idée de s'en prendre à ce qui m'est cher ! Peut-être est-ce un point que l'on pourrait qualifier de louable mais croyez-moi, cela est très controversé ! J'ai mon caractère malgré ma discrétion. De part mon comportement et la façon de je mène ma vie, c'est souvent ça passe ou ça casse. En effet, avec moi, c'est soit les gens m'apprécient, soit ils me détestent. Soit ils me comprennent, soit je ne leur conviens pas. J'ai l'habitude mais ne croyez-pas que cela me gène. J'ai décidé que ma vie serait ainsi, je ne vais pas prendre le temps de m'arrêter pour les gens pour lesquelles je ne compte pas. Je ne suis pas égoïste en pensant qu'il faut que je mène ma vie comme je l'entends avant que la mort ne me rattrape, je suis simplement réaliste. Je ne cherche pas à être aimée de tous, je préfère rester moi-même.

« Les seules belles histoires sont les vraies et les histoires vraies sont banales. »
Voilà donc mon histoire. Il n'y a pas grand chose de bien notable si ce n'est le décès de mon grand-père qui fut une page importante de ma construction personnelle. Je suis bien banale et je le revendique. On aime ou on n'aime pas. Je ne suis pas parfaite, je le sais. Je ne cherche pas à plaire, je veux n'être que la personne dont j'ai envie d'être. Je suis simple, peut-être un peu trop pour certains. Mais n'est-ce pas ça au fond la vie ? La mener comme on l'entend, de la manière que l'on a choisi. Cette vie nous appartient, libre à nous d'en faire ce que l'on veut. Or cette liberté n'appartient qu'à nous et pas aux autres ! Je suis telle que je veux l'être, ne vous en déplaise ! J'ai mes qualités, mes défauts, mais je vis avec.. Et je le vis très bien !