Mon nom de famille, c'est Nikolaïevitch Volkov.
Et je me nomme Vadim.
Même si parfois, vous entendrez un ou deux malins s'amuser à m’appeler Vad, Vadik, Vadka, Dima. Sachez d'ailleurs qu'en bon russe qui se respecte, je n'aime pas qu'on m'appelle Vadim.

Si vous voulez tout savoir, j'ai 24 ans, né le 29 février 1988.
D'un point de vue physique, je fais 185cm et 78kg.
Je suis passionné(e) par plein de choses... La vie, pour commencer. Manger, boire, rire et faire le con, montrer que je suis le meilleur. J'aime par-dessus tout ce qui me fait me sentir vivant, comme l'adrénaline. Par mon pays, aussi, le pilotage moto. Mais d'un autre côté, je dois avouer que j'ai une peur bleue des hôpitaux, je m'y sens mal. L'odeur de l’éther me met mal à l'aise. Je déteste les médecins en général, quels qu'ils soient !
Je suis célibataire
J'ai également deux sœurs. Quant à mes parents, Que dire, si ce n'est que tout va bien... Mes parents sont encore ensemble et s'aiment, j'aime taper mes petites sœurs et les protéger des autres comme tout grand-frère qui se respecte..
Pour finir, je peux vous dire que j'étudie dans le domaine de Droit, option que j'ai choisie, cela me plait.

J'ai connu McGill ... McGill, c'est avant tout une école réputée. Je suis bilingue Français-Russe, et comme j'ai passé pas mal de temps en France, je préférais viser un autre pays Francophone : le Québec. Et j'ai décidé de m'y inscrire parce que ... On m'a déjà proposé des universités telles que Yale ou Harvard, mais... je les ai en horreur. Je ne supporte pas les États-Unis et peine déjà à accepter les ressemblances avec le Canada, alors étudier là-bas ? J'aurais eu le mal du pays sans aucun doute.

Et finalement, je fais déjà partie des Appollos. La première année, j'ai été simple étudiant. Mais j'ai rapidement remarqué mes points communs avec les Appollos et les liens d'amitié que je nouais très facilement avec eux, c'est la raison pour laquelle je les ai rejoints. La compétition est plus équitable, maintenant que je suis l'un d'entre eux....

« Vadik, sois sage avec Katerina, d’accord ? »

Ma mère me déposa dans le petit parc du salon, au milieu des différents jouets, et à côté de Katerina. Ma sucette dans la bouche, je regardai la petite fille, accrochant mes petites mains d’enfant sur les barreaux qui m’empêchaient de m’enfuir, avant de regarder ma maman tourner les talons pour se rassoir à la table. Et moi alors ? Elle m’abandonnait avec cette fille pénible ? Je sentis la colère me gagner, je n’aimais pas que ma mère me laisse tout seul, elle et ses copines semblaient hypnotisées par ce qu’il se disait à la télé mais je n’y comprenais rien. Aujourd’hui encore, la politique de la main tendue de Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev montre qu’il s’agit d’une politique de faiblesse. Les russes sont sortis manifester à Moscou, nous dénombrons environ… Je tournai la tête vers Katerina, lâchant les barreaux et venant m’assoir avec elle et prenant un jouet, commençant à jouer avec elle. Elle parlait beaucoup plus que moi, mais toute seule, et ça m’énervait ça aussi. Sans plus attendre, j’ai attrapé les cheveux de sa poupée et je lui ai arraché la tête. Sa réaction a été immédiate, elle s’est mise à pleurer, et moi je me suis fait gronder. Encore.

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Je me réveillai en sursaut dans mon lit, le front en sueur. Je venais de faire un cauchemar et j’avais terriblement peur, le noir me mettait mal à l’aise. Je tentai de me rendormir, mais c’était impossible, ce cauchemar me hantait et m’empêchait de fermer l’œil plus de deux minutes. Je descendis de mon lit, posant les pieds sur le parquet en frissonnant et traversant ma chambre dans la pénombre pour atteindre le haut des escaliers d’où je pouvais apercevoir une lumière. Mes parents n’étaient pas couchés… Pourtant je voulais dormir avec eux, que faire ? Je m’assis sur une marche, observant ma maison peu accueillante et dont la peinture devrait être refaite, tendant l’oreille pour écouter mes parents.

« Écoute chérie… Si on rachète ce terrain, et celui-là… On sera endetté un petit moment mais ce sont de vraies mines d’or ! Nous devons profiter de la chute de l’URSS, si on place bien notre argent il sera on ne peut plus rentable…
- Tu en es sûr ? Kolya (Diminutif de Nikolaï), je ne suis pas certaine, c’est quitte ou double. Qu’adviendra-t-il des enfants si cela ne marche pas ?
- Nous avons de la famille qui peut nous aider, il ne leur arrivera rien. Tu me fais confiance ? »

Je baissai les yeux vers le rez-de-chaussée, inquiet. Quoi, ils allaient nous laisser ? Pourquoi maman s’inquiétait de savoir s’il arriverait quelque chose à Irina et moi ? Et puis à son troisième bébé ? Oui, je vais avoir une deuxième petite sœur, je suis heureux. Mais je ne veux pas en être séparé, c’est pas question !

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« Arrête ! Rend-moi ma poupée ! Vadiiiiiiiiiik ! »

Je relevai la tête de mon livre et le jetant sur la table, je cessai de réfléchir. En quelques secondes seulement, j’avais foncé comme un fou sur le sale gosse qui embêtait ma petite sœur.

« Rend-lui sa poupée t’as entendu ?! »

Les parents se levèrent et mon père accourut, m’écartant du gamin alors que ma sœur essuyait ses larmes.

« On se calme ! Vad, combien de fois je vais devoir te dire de te contrôler ? »

Je pinçai les lèvres de colère, croisant les bras sur mon torse en un geste qui se voulait protecteur. Je n’aimais pas me faire engueuler alors que je n’avais que voulu aider Irina, j’avais encore du mal à assimiler, du haut de mes huit ans, que la violence n’est pas la bonne solution. A mes yeux ça marchait, je tapais celui qui embêtait mes sœurs et je n’en entendais plus parler à partir de là. Mon père termina de me faire la morale et partit retrouver les autres adultes alors qu’Irina venait se serrer contre moi en me remerciant. Je relevai les yeux vers notre belle voiture. J’ai souvent entendu mes parents s’appeler « des nouveaux riches » depuis un an ou deux. C’est bizarre, c’est arrivé rapidement. Mais au moins on a une maison plus jolie maintenant.

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« Papa, maman, vous avez deux minutes ?
- Oui on t'écoute. »

Je pinçai les lèvres, anxieux. Je n'avais pas la moindre idée de comment ils allaient réagir mais j'espérais de tout cœur qu'ils me comprendraient et accepteraient... Je baissai les yeux vers mes pieds un instant, fixant le sol le temps de chercher mes mots avant d'affronter à nouveau leurs regards.

« J'aimerais être coureur moto. »

Silence plat dans le salon. Je déglutis péniblement alors que mes parents se lançaient un regard soucieux. C'était un sport plutôt dangereux et j'en avais conscience, d'autant plus avec les climats rudes de la Russie. Et puis, j'étais jeune.

« Mais enfin Vadik... Tu n'as que huit ans. C'est possible à cet âge-là ?
- Ou-oui, enfin, il faut suivre un entraînement spécialisé en club et je ne pourrai conduire que là-bas... S'il vous plaît ?
- Mais tu fais déjà de l'athlétisme, tu veux arrêter ?
- Non, enfin je suis certain de pouvoir gérer les deux pour le moment... »

Ils me posèrent plein de questions, cherchant à comprendre d'où me venait cet intérêt pour les motos, d'autant plus que le pilotage de moto n'était pas un sport répandu dans notre pays... Mais ça me fascinait. Finalement, ils ont dit oui. Ce fut l'une des très rares fois où je leur ai sauté au cou.

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« T'es pas sérieux Vad ? T'as une copine !
- Et alors ? »

Je souris, regardant Katerina puis m'approchai de la jeune femme que j'avais en ligne de mire. Je savais bien que mon amie d'enfance était actuellement en train de rouler des yeux et se dire que j'étais un connard fini. Elle avait peut-être raison, moi je considérais simplement que je profitais de la vie. Quelques regards, quelques mots échangés avec la jolie russe et je revins auprès de mon amie, satisfait, rangeant le bout de papier où se trouvait son numéro dans mon jean.

« C'est dans la poche ! Fais pas cette tête Katia, de toute manière on part bientôt pour le Québec. »

Qu'avais-je à perdre ? De toute manière je n'étais pas amoureux de ma copine et je n'allais pas m'encombrer d'une relation à distance alors que plein de jolies Québécoises n'attendaient que moi. De même, je savais que je ne reviendrai en Russie que pour les vacances - et encore... Kate et moi ne pourrions même plus fêter Noël en famille, tout ça parce que les occidentaux fêtent Noël fin décembre ces abrutis. Pfft.

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J'avais rempli ma mission, je pouvais intégrer les Appollos. J'avais longuement hésité, après tout je n'étais pas friand des manières occidentalisées et qui me rappelaient les États-Unis, certaines de leurs manières me donnaient de l'urticaire... Alors être "si proche" d'eux ? Pourvu qu'ils ne se foutent pas de mon accent russe et qu'on ne parle pas politique, ça devrait bien se passer ! Ben ouais, avouons-le. Je fais partie des russes qui ont voulu de Vladimirovitch Poutine au pouvoir, alors que les occidentaux le voient comme le grand méchant loup. Enfin, voilà, aujourd'hui je vis avec Katia, Milka et Bug. Ça m'a fait rire d'ailleurs, quand j'ai appris que ma prononciation de Bog se rapprochait beaucoup de Bug en anglais. Ça lui va bien, Bug, à mon ami Bogdan.