Mon nom de famille, c'est Guérin
Et je me nomme Camille Paul
Même si parfois, vous entendrez un ou deux malins s'amuser à m’appeler Cam', Pollie

Si vous voulez tout savoir, j'ai 20 ans (13 Juillet 1991)
D'un point de vue physique, je fais 185 cm et 80 kg.
Je suis passionné(e) par les cookies, fumer, les filles, fumer, boire, sa petite soeur, la cuisine, le sport, l'excentricité, l'anormalité, la TV realité, les orages, la nuit, . Mais d'un autre côté, je dois avouer que j'ai une peur bleue des reptiles, des endroits étroits, des clowns.
Je suis en relation libre avec sa main gauche
J'ai également une petite soeur Mary-Weather. Quant à mes parents, notre mère est morte alors qu'il n'avait que 12 ans. Je tuerais mon père si je pouvais..
Pour finir, je peux vous dire que j'étudie dans l'architecture, le sport est l'option que j'ai choisie, cela me plait.

J'ai connu McGill ... Je voulais tout simplement m'éloigner le plus possible de mon très cher paternel. McGill était une bonne option. Je l'ai suivi.. Et j'ai décidé de m'y inscrire parce que ... Ca avait l'air pas mal, bien comme il faut alors j'ai postulé.

Et finalement, je fais déjà partie des devil's advocates. Parce que ça sonnait classe *out* En fait, c'était juste une évidence. Je suis pas un gentil garçon (il n'y a que ma soeur et Eion pour le croire). J'ai jamais eu envie d'essayer d'ailleurs, à quoi bon ? Ces gens, ils ont une vision du monde qui me plaît alors ouais, c'est eux que j'ai décidé de rejoindre. .

L'important ce n'est pas d'où tu viens mais où tu vas. Maman me le répétait sans cesse quand j'étais môme. Quand je croyais encore que je pouvais être qui je voulais. Que les nuages étaient des pets de dragon et d'autres conneries du genre. A l'époque où je me laissais bercer des illusions qui la berçaient elle. Ma mère était folle, au sens propre du terme. Je ne dis pas ça de gaieté de coeur ou parce que ça vous regarde, je vous dis ça parce que c'est la vérité et pour que vous compreniez. C'est à cause d'elle qu'on en est là. Je l'aimais. S'il est bien une chose que j'ai chéri plus que moi-même, c'est ma mère et ma soeur. Je ne l'en détestais que d'avantage. A cause d'elle, de sa faiblesse, de sa facilité à ouvrir les cuisses au plus offrant, de son incapacité à nous protéger ou encore à cause de ce qu'elle avait fais de moi, je devais être un homme. Un homme alors que je n'aspirais qu'à taper dans un ballon à l'époque. Mais je n'avais pas le droit à ça. J'avais le droit à une mère dépressive et alcoolique, une petite soeur fragile et innocente, tout un tas de truc dont un gamin devrait pas avoir à s'occuper. Tout le monde était au courant dans le quartier. Nos voisins d'en face étaient sympas, ils gardaient un oeil sur ma soeur quand je me démerdais pour nous ramener quelque chose à manger, ils interceptaient le courrier pour pas que Maman dépense la pension alimentaire. Chuis sympas, j'appelle ça une pension mais c'était le prix de son silence, et du nôtre. Faire deux gosses à une pauvre junkie quand on est un honorable chirurgien, ça la fout trop mal.

Et Maman retournait le couteau dans la plaie, en m'appelant son petit homme. Elle jouait avec moi, pleurait, suppliait pour que je la laisse se foutre en l'air. Mais il était pas question qu'elle donne cette exemple là à ma soeur. Moi, j'étais déjà foutu mais pas elle, bon dieu pas elle. Je faisais pitié à voir à 10 ans à peine. C'était pas ma faute si le monde était vache. C'était pas ma faute si Dieu en avait rien à foutre de nous. Mais s'il arrivait quoique ce soit à Mary, ce serait ma faute. Elle peut pas compter sur Maman mais elle peut compter sur moi. J'encaisserai tout pour elle. J'encaissai tout pour elle. Pour être franc, je donnais plus de coups que j'en recevais. J'ai jamais été patient. J'ai jamais été calme. J'ai toujours cogné avant de discuter. Aux petits cons qui me traitaient de crasseux de fils de putain, je rentrais mon poing dans la gueule. Je faisais pas dans le détail. C'était une bonne idée de se fier à ma frêle carrure. La rage est le plus grand des dopants. Et de la rage, j'en avais à revendre. J'étais que ça, de la rage à l'état pur. Comme un gigantesque soleil noir alimenté uniquement par cette fureur. Cette rage de vivre ainsi. Cette rage d'être ainsi. Cette rage de montrer ce que je valais, que ça plaise ou non. Alors ouais, j'en ai botté des culs.

Un jour, on l'a retrouvé morte. Chuis un sacré enfoiré de dire ça mais pendant un moment, j'ai été soulagé. J'ai souffert, je l'ai pleuré mais j'ai été soulagé. Je me suis dis qu'enfin, Mary-Weather et moi on était libéré d'elle et qu'enfin, cet abruti qui me servait lui de père allait pas avoir d'autre choix que d'assumer. Alors on a quitté notre petite France natale pour rejoindre New York. Si mon père a cru que j'étais son digne successeur, il a vite déchanté. On a beau dire ce qu'on veut, riche ou pauvre, les conneries humaines restent la même. Surtout chez les enfants. Ces petits gamins pédants de l'école privée ont cru pouvoir me marcher dessus ? C'est moi qui leur ait éclaté la tête sur le sol. Ca m'a valu des heures de colle et les foudres paternels mais j'avais mon style et je n'allais pas en changer. Bon ok, j'ai mis le frein quand même. D'une, je n'étais pas censé me faire virer de cette école. De deux, j'avais rencontré ce type un peu à l'ouest: Eion. Il me faisait bien marrer, il me faisait penser à une fille avec ses bons sentiments et son habitude à me faire la morale. Il a vite compris que je n'étais rien mais ça ne lui a pas pas passé. C'était la première fois que j'avais un ami et j'aimais ça... Vraiment, je trouvais ça fun. Mais je n'en avais pas besoin de plus.

Bizarrement, je pensais que ma vie était posée à New York. Mary recevait la meilleure éducation qui soit. Je perdais de ma mauvaise éducation avec Eion. Je m'entendais plutôt bien avec mon père quand il ne s'agissait pas de mes écarts de conduite, je prenais goût à cette vie et à ce luxe, au sens du mot famille. J'avais tort. Dieu m'avait vraiment pas à la bonne et s'il nous avait laissé un peu d'accalmie pendant un temps, il avait décidé de shooter dans la fourmilière.

Je saurais pas dire pourquoi mais, un jour plus qu'un autre, j'ai surpris le regard de mon père sur ma soeur. J'ai cru que j'allais vomir. Il y avait dedans quelque chose de malsain, dans sa façon de lui parler et de lui caresser les cheveux. Elle n'avait que 9 ans, elle était sa fille. Ca ne pouvait pas être ce que je croyais lire dans ses yeux. Et pourtant j'ai fini par me rendre à l'évidence le jour où je l'ai croisé dans la chambre de ma petite soeur en plein milieu de la nuit. Je vais pas vous raconter ce qu'il s'est passé. C'est pas vos oignons. Et Mary... je dois la protéger, pigé ? J'ai bien cru que j'allais tuer cet enfoiré. Je m'en voulais d'avoir réagir si tard mais Dieu merci il n'était pas trop tard. Je lui ai mis mon poing dans la gueule, rien qu'une fois, pour me décharger un peu de ma culpabilité et je lui ai dis qu'il avait intérêt à me payer cette fac au Canada, McGill, que j'allais emmené Mary. Qu'il avait intérêt à tout payer sinon je reviendrais lui faire la peau pour de bon. Il a pas moufté, j'ai eu mon bac et Mary et moins on s'est tiré.

Je m'en suis voulu. J'ai cru qu'avoir un père me permettrait de déléguer un peu. Quel con j'avais été. J'avais mis Mary en danger par feignantise, j'avais manqué à mon rôle et je l'arrachais à ce qui était une vie saine pour elle. Mais lui n'était pas sain. Il était prêt à lui faire du mal. Il n'était pas notre père. J'étais son père. Sa mère. Son frère. Sa seule famille. Le seul en qui elle puisse avoir confiance. Le seul sur qui elle puisse se reposer. Le garant de son bonheur. Et plus jamais je ne me déroberais à ma tâche. Désormais, je ferais tout pour qu'elle soit heureuse ici à Montréal. Quoiqu'il arrive.