Mon nom de famille, c'est Ibañez
Et je me nomme Andrea
Même si parfois, vous entendrez un ou deux malins s'amuser à m’appeler Andy, seulement je n'aime pas tellement car cela fait perdre le côté espagnol de mon prénom.

Si vous voulez tout savoir, j'ai vingt deux ans.
Je suis née le 16 août 1989.
D'un point de vue physique, je fais 1m66 et 54kg.
Je suis passionnée par puissance et ce à tous les niveaux où l'on peut la croiser : puissance mentale, professionnelle, sexuelle et même dans le monde de l'automobile... Ne trouvez-vous pas ce mot excitant ? La puissance, la supériorité, c'est la vie. On se sent libre ! J'aime aussi tout ce qui touche au superficiel comme le maquillage, les beaux vêtements. Bref, j'aime être séduisante. Par ailleurs, j'aime également m'amuser. Je veux me sentir libre et en soirée, n'avez-vous pas l'impression d'être le roi du monde ? J'aime m'éclater et mordre la vie à plein dent. Je sais qu'il faut en profiter ! Mais d'un autre côté, je dois avouer que j'ai une peur bleue du vide, aussi bien physique que sentimental. J'ai beaucoup de vertiges rien qu'en haut d'un escalier, c'est maladif. Par ailleurs, je déteste être seule, j'ai besoin d'être entourée. Peu importe si ces personnes m'aiment ou pas, mais j'ai besoin de sentir que je ne suis pas sans intérêt !
Je suis en situation compliquée avec Jonathan Smith. Entre nous, j'avoue qu'il est pas mal et que je l'apprécie. Seulement, je ne sais pas s'il est totalement honnête et correct avec moi donc je me méfie. Et puis, c'est un Devil et il est censé être mon pire ennemi !
Je n'ai pas de frère ni de soeur. Quant à mes parents, je m'entends très bien avec eux. Ça reste mes parents, donc il y a parfois de fortes disputes mais je suis très proche d'eux. Quand j'étais petite, tout n'a pas été facile pour nous trois et il a fallu que nous nous serions les coudes. Depuis, on est très soudés et jamais mon affirmation comportementale n'a touché mes relation avec mes parents. Avec eux, je ne peux m'empêcher d'être la petite fille apeurée de se voir un jour séparée d'eux.
Pour finir, je peux vous dire que j'étudie dans le domaine de la psychologie au sein du cursus sciences humaines, option que j'ai choisie. En effet, durant mon enfance, certaines périodes plutôt dures mon assez traumatisée et j'aurais bien aimé pouvoir en parler à quelqu'un d'expérimenter à ce moment-là. Cependant, bien plus qu'en pensant par avant, j'aime la psychologie car c'est en sachant à être à l'écoute des autres que l'on comprend et apprend beaucoup de choses sur eux. Nous ne pouvons avoir que l'avantage quand on sait de telles choses !
J'ai connu McGill un peu par hasard. Je suis arrivée au Canada après un long périple à travers les Etats-Unis depuis le Mexique. Ce n'était pas simple et une fois arrivée au Québec, il fallait que je trouve une école. À ce moment là, il me restait encore quelques années avant mes deux ans de formation pré-universitaire. Ainsi, durant toutes ces années, j'ai bossé correctement. Malgré nos problèmes, ma mère n'avait jamais voulu négliger mon éducation alors malgré tous mes changements personnels, je n'avais pas perdu cette habitude. De plus, être cultivée donne toujours l'avantage. Une personne cultivée et plutôt intelligente sera plus certainement supérieure aux autres et ceci me convient parfaitement. Et j'ai décidé de m'y inscrire parce que, après ma formation pré-universitaire où j'ai bien travailler pour avoir une niveau vraiment très correct, j'ai dû me pencher sur mon inscription à l'université. Ce n'a pas été simple car je n'avais aucune préférence. Cependant, nous habitions désormais Montréal avec mes parents et ceci pour de bon puisque les choses s'arrangeaient enfin. Du coup, ne voulant pas trop les quitter et surtout, ne voulant pas quitter les repères que je m'étais fait, j'ai décidé d'intégrer McGill où j'ai été reçue. Cependant, cette admission n'a pas été sans obstacle. En effet, je devais à tout prix obtenir une bourse pour pouvoir intégrer de telles études supérieures. Finalement, avec persévérance, grâce à mes résultats et les preuves sur mes difficultés de vie jusqu'ici, j'ai réussi à obtenir ce fameux argent tant attendu afin de financer une grosse partie de mes études !

Et finalement, je fais déjà partie des Pretty Siren. Il m'a fallut environ 1 an et demi pour pouvoir intégrer le groupe. "Non mais vous vous rendez pas compte, une Pretty Siren boursière !", voilà ce que j'entendais régulièrement lorsque j'essayais de postuler en tant que membre. Seulement, je ne me suis pas démontée, comme d'habitude. J'ai prouvé un nombre incalculable de fois que je pouvais être à la hauteur de la confrérie. J'avais le caractère pour. Enfin... Peut-être un peu trop d'ailleurs. Je joue souvent avec les limites et ça, les Pretty Siren n'aime pas trop quand on joue avec le feu. Elles ont leur réputation et elles y tiennent. Seulement, je n'en avais que faire. Je me sentais parfaite pour être l'une d'entre elles. Finalement, lorsqu'elle m'ont donné ma chance j'ai tellement bien réussi mon bizutage d'entrée qu'elles n'avaient aucun objection à émettre. Depuis, je fais partie des Pretty Siren, je ne vise pas le poste de chef mais j'avoue que cette place suprême m'a souvent tenté. Or, je sais que mes écarts ne peuvent pas le permettre donc, à ces moments là, je me fais discrète pour laisser passer les choses !

L’histoire de ma courte vie -eh oui vingt-trois ans ce n’est pas bien long mais ça suffit pour en voir du pays- n’est pas des plus réjouissantes. Je suis née dans une petite ville mexicaine non loin de celle de Tijuana. J’aime cette petite ville natale, c’est l’endroit de mon enfance seulement une grande pauvreté y règne. J’y aie été heureuse jusqu’à l’âge de mes six ans. C’est cette année-là que tout a basculé. Nous n’étions pas forcément très riches mais là, ce malheureux évènement a fini de nous achever. Comme tous les habitants de la frontière entre le Mexique et les États-Unis, mon père travaillait dans une des maquiladoras de Tijuana. Ce n’était pas un travail fantastique mais ça payait les factures et rapportait un peu d’argent à la famille. Ma mère, femme au foyer, ne faisait que des petites taches pour les voisines comme le ménage ou la lessive. Québecoise d’origine, elle avait rencontré mon père durant l’une de ses missions humanitaires où elle avait été bénévole. Elle l’avait rencontré et n’était jamais repartie. Depuis ma naissance, assez rapide après leur rencontre, elle ne s’est jamais remise à travailler afin d’en profiter pour m’élever. Mais revenons-en à l’année de mes six ans. À cette période-là, l’usine où travaillait mon père avait bien du mal à fonctionner, jusqu’au jour où les États-Unis abandonnèrent la production, fermant l’entreprise. Mon père se retrouva au chômage. On aurait pu compter sur les extras de ma mère pendant quelques petites semaines le temps que les choses s’arrangent, mais tout comme mon père, la plupart de nos voisins se retrouvaient à présent dans la même situation. Ainsi, il n’était plus question de prendre une personne pour s’occuper de telles tâches. On fait de l’économie partout, voyez-vous ! Ce fut donc notre cas également. On devait se restreindre pour les repas, pour les vêtements, au niveau de l’eau… Partout où nous pouvions réduire nos dépenses. Je vous prie de croire que pour une gosse de six ans, se retrouver privée du jour au lendemain, ce n’est pas facile à accepter d’autant que l’on ne comprend pas ce qui nous arrive !

S’en suivit donc des années de difficultés. Ma mère, persévérant pour trouver des tâches ménagères à faire dans les quartiers environnants puis dans les villes environnantes. Mon père, trouvant des chantiers pour la plupart non déclarés et très mal payés. Pendant ce temps, moi j’allais à l’école, mes parents insistant pour que j’obtienne malgré tous nos problèmes une bonne éducation. Ceci durant à peu près cinq ans, le temps que nos économies et nos maigres ressources s’épuisent. Finalement, à mes onze ans, mes parents se virent retirer nos droits de propriété. Nous n’avions plus de maison. À cet âge-là, je pouvais plus comprendre les difficultés de notre situation et surtout les enjeux. Je voulais aider mes parents mais eux refusaient que je quitte l’école. Après mes cours, j’allais vendre des bracelets que je confectionnais avec des morceaux de tissus que je trouvais ça et là dans les rues. Je les lavais dans des anciens lavoirs et fabriquais des bracelets en forme de nattes. Je les vendais surtout aux touristes mais ce n’était quasiment rien. J’étais toujours contente de ramener ne serait-ce qu’une petite pièce à la maison mais je savais pertinemment que c’était bien maigre comme butin. Nous habitions alors dans une pauvre caravane à la périphérie de ma ville dans un espace en friche. C’était bien pauvre et les conditions plus que rudimentaires mais on s’adaptait. Jusqu’au jour où, cette situation ne pouvait plus durer !

Cela faisait presque un an que nous étions ainsi. Mes parents, sur un coup de tête, décidèrent de quitter clandestinement le Mexique. Ce ne fut pas simple, tout un plan avait été organisé avec des passeurs. C’était réglé à la minute près, au déplacement près. Nous n’avions pas le droit à l’erreur. Finalement, après un mois entier de préparation, nous fûmes prêts et le passage se fit. Je n’avais jamais été aussi stressée de ma vie, j’avais près de douze ans et je me revoie encore maintenant en train de pleurer toutes les larmes de mon corps en silence. À notre passage, on fut gentiment reçus par une famille en lien avec le passeur. Ils nous gardèrent quelques semaines le temps que l’on reprenne des forces et une bonne mine. Pendant cette période-là, ma mère me donnait des cours pendant que nous travaillions tous les trois pour cette famille. Nous ne faisions pas grand-chose : ma mère et moi aidions aux tâches ménagères, à l’aménagement de la maison ; tandis que mon père bricolait, réparant les petits problèmes. C’était une bien maigre réparation vis-à-vis de cette chance qu’ils nous donnaient. Finalement, mon père avait également retapé une voiture toute pourrie et nous pûmes partir. On fuyait, s’installait dans des petites villes où mes parents trouvaient un travail au noir pendant que je continuais ma scolarisation comme je le pouvais : inscriptions clandestines dans des écoles ou parfois, quand nous ne pouvions pas frauder, je devais me débrouiller avec des livres empruntés à la bibliothèque ou achetés dans des librairies. Notre niveau de vie n’était pas très élevé mais nous arrivions à mieux nous en sortir par rapport à notre vie au Mexique.

Finalement, on passa deux ans et demi aux États-Unis alors que nous étions en situation irrégulière. Puis, vint un beau jour, où nous passions alors la frontière du Québec. J'allais sur mes quinze ans. Ma mère avait coupé les ponts avec sa famille depuis bien longtemps. En effet, après que mon père eut été au chômage, nous avions perdu au fur et à mesure les moyens de communiquer avec eux. Sans nouvelle de notre part, ils avaient pourtant cherché à nous contacter mais n’avaient jamais réussi à nous retrouver. Retournant donc dans sa famille, ma mère, accompagnée de mon père et moi, fut accueillie les bras ouverts ! Jamais ils n’auraient cru la revoir. Ainsi, avec les années et leurs petits coups de pouce, on retrouva une situation stable. Ma mère put obtenir des papiers pour mon père et moi en officialisant leur relation par le mariage après toutes ses années. Ils trouvèrent un travail et moi je retournais à l’école. Nous ne roulons toujours pas sur l’or mais notre niveau de vie a été largement augmenté par rapport à tout ce que nous avions vécu. Tous ces changements, je les ai donc accueillis comme un droit… Après tous ces malheurs, j’avais enfin le droit de profiter de ma jeunesse, de ma vie. Je pouvais faire ce que je voulais. Et me voici à présent. Je l’accorde, je ne suis pas la meilleure personne au monde. Je sais comment je suis mais je considère ça comme un droit. J’ai le droit d’être heureuse comme je le souhaite maintenant. Peut-être allez-vous me trouver bien ridicule, condescendante et tous ces autres adjectifs peu flatteurs mais je considère avoir mérité ces actuelles facilités après mon enfance ! Je préfère d’ailleurs ne jamais en parler, cela reste un secret familial. Je ne veux pas que les gens s’apitoient sur mon sort. Je ne suis plus cette petite fille fragile, je suis forte, je suis une jeune femme confiante et qui profite comme elle l’entend de la vie. Que vous m’aimiez ou pas, je m’en fiche. Je suis telle que j’ai toujours rêvée d’être. En étant petite, toutes ces jeunes femmes fortes, sûres d’elles, ayant tout ce qu’elles désiraient à leurs pieds, me faisaient rêver. À présent me voici !