Une belle connerie venait d'être évité même si au fond... il s'était vraiment passé quelque chose entre Vadim et moi. ça me perturbait, et j'essayais de me calmer. Petit à petit, la douche froide finissait par faire son effet. J'étais calmée, à mon humble avis et surtout impression. Je sortais de la douche, entourant mon corps d'une grande serviette blanche et en posais une plus petite sur la tête. Je m'essuyais les cheveux tout en me regardant dans la glace. Je me questionnais sur ce qu'il venait de se passer. Tout avait été réel. Je devais oublier, c'était la meilleure des solutions. Je jetais la petite serviette au sol alors que je retournais dans la chambre. Vadim était sur son portable, comme s'il ne s'était rien passé. Tant mieux, je ne pouvais pas repenser à ça, je ne voulais pas céder, ce serait... mal. Je me trouvais à coté de lui, debout, je reprenais mes sous vêtements et en lui faisant dos, je remettais ma nuisette. Tu as remis le film? C'est bien, j'avais pas tout suivi... murmurais-je alors que je prenais place à coté de lui dans le lit, prenant la bouteille de Vodka pour en boire quelques gorgées. Pardon... lui dis-je en poussant le popcorn jusqu'à lui. J'étais pas très fière de mon comportement. Mais je refoulais tout, j'avais explosé et en voici les dégats, je n'arrivais pas à être "normale" avec lui. Je peux? poser ma tête sur ton...épaule? demandais-je à Vadim, timidement. Alors que je le faisais sans demander habituellement. Il fallait que ça passe, que nous redevenions les meilleurs amis comme avant. Ce n'était qu'une question de temps.

Et bien... tout était revenu au calme. Nous étions habillé, nous regardions la télé comme prévu, c'était normal, non ? Et pourtant, j'avais envie d'en parler ce qu'il s'était passé, j'avais envie de lui demander s'il aurait couché avec moi si je ne lui avais pas fais ce gage, si je n'étais pas en couple. Mais je pouvais pas me torturer avec ça. Je devais oublier, revenir à la normale. D'ailleurs, une fois qu'il me confirma, je posais ma tête sur son épaule pour me blottir dans ses bras, posant ma main sur son ventre. Oui, vas-y... répondis-je timidement alors à Vadim. Le film reprit, et nous pouvions passés une soirée des plus normales. J'attrapais un verre que je posais sur le ventre de mon meilleur ami, me servant un verre de Vodka que je buvais comme ça. J'étais pompette, mais rien de grave. Bien que ce n'était pas le moment de tout déballer. Je mangeais du popcorn doucement, essayant de me concentrer sur le film. C'est alors que je levais les yeux vers Vadim, je ne pouvais plus tenir. Si je n'étais pas en couple, tu aurais couché avec moi ? Comme ça, cash. Je voulais tellement savoir. Je remettais tout sur le tapis, mais je voulais savoir. Je le regardais, un peu inquiète par l'attente de sa réponse. Mon coeur battait si vide depuis que je l'avais posé. De toute manière, c'était trop tard. Quelque chose avait changé entre nous, mais personnellement, je refusais de me l'avouer. Je préférais le lien qu'on avait depuis l'enfance, je ne voulais que rien ne change. Pas pour une histoire d'envie, de désir à assouvir.

La situation me stressait quelque peu. Je me demandais comment réagirait-il face à ma question. Et ce fut la claque de ma vie, c'était un "non" venant de Vadim, du garçon qui couchait avec ma meilleure amie, qui couchait avec des jolies filles, sauf moi. Je me pinçais la lèvre et étrangement, j'étais en colère. Pas à cause de son refus mais parce que j'étais moi, justement. Je n'étais pas n'importe qui pour lui et ça me plaçait dans une situation qui me faisait carrément explosé à l'intérieur de moi. A l'extérieur, je me contenais, j'essayais de ne pas afficher mon mécontentement. D'accord. Personnellement, je voulais que ça change entre nous. Je voulais être la personne à qui il faisait l'amour, je voulais y gouter avec lui. Pas avec Roméo. A mes yeux, j'étais condamnée à rester vierge, à rester dans mon monde d'abstinence. c'était "lui" ou rien. Je poussais un soupir alors que je reposais mes yeux sur le film. J'veux que tu sois là..pour le gage. Je ne veux pas perdre ma virginité avec lui... Puis je prenais un verre de vodka que je buvais cul sec. L'alcool montait, et me rendait triste. Le film avait déjà pas mal avancé, l'histoire était plutôt banal, elle devenait peu intéressante. Je regardais le réveil qui annonçait bientôt minuit. Je tassais mon coussin, puis je m'écartais de Vadka pour me poser, et essayer de dormir. Ces mots étaient encore plus froid que ma douche.

La situation était plate. Je boudais en quelque sorte, et j'étais complètement tué par sa réponse. J'avais besoin de boire, mais Vadka avait retiré tout lorsque je voulus me retourner pour boire encore et encore. Je poussais un long soupir avant de retourner à ma place initiale. Vadim faisait son tour, je le laissais faire. J'avais pas la tête à en faire de même. Personne ne pouvait imaginer le frisson que j'avais lorsqu'il revint contre moi, qu'il vint à se blottir. Je pouvais pas le refuser, ça lui donnerait raison, même si je ne souhaitais que ce changement de toutes mes forces. J'avais une idée pour panser ma plaie, je me tournais vers Vadim, frôlant accidentellement ses lèvres. Après le gage... je partirais deux semaines en Russie pour voir la famille. Les parents me manquent. Et je pense que ça fait du bien de retourner aux sources. Mais n'en profites pas pour amener des filles dans CE lit. Par pitié. Ce n'était pas la raison véritable, je venais de décider ça d'un coup de tête. Je voulais prendre de la distance, oublier que j'avais envie de lui et me résigner à vivre ainsi. Je déposais un baiser sur son menton, tendrement. Bonne nuit, Vadik... Puis je me tournais, serrant Vadim contre moi, glissant mes doigts entre les siens. La seule tendresse que je pouvais avoir de lui, un doux et chaste câlin sous la couette. J'étais la seule à profiter de ça, au moins un avantage...

C'était si dur de m'embrasser ? De me faire l'amour ? NON ! Il fallait juste qu'il m'arrache mes vêtements. Mais il ne voulait pas le faire. Je me consolais dans ses bras, espérant qu'il changera d'avis avec le temps. Je fermais les yeux, laissant le silence s'installer. Je sentis Vadim me tenir plus fort, je me réveillais un peu, me demandant ce qu'il avait. Deux semaines, c'était long... et des années à ne pas l'avoir pour moi, ce n'était pas long peut-être ? Je poussais un soupir, décontenacée. Faut bien que je viennes les voir, ils travaillent tu sais, ils peuvent pas venir comme ça au Canada. Et puis, tu as qu'à aller dormir chez ta copine, c'est pas comme ci j'allais te manquer... hm ? Ou alors, il pouvait venir avec moi... ça me dérangeait pas du tout, voir même ça me réconfortait de savoir qu'il serait qu'à moi pendant deux semaines. Tu veux que je te rapporte quelque chose ? Je transmettrais tes bons sentiments à tes parents. Ils seront ravis. Je me pinçai la lèvre, le message était clair : viens avec moi. Cette fille pourrait se brosser pour voir Vadim, moi je verrais mes parents, j'aurais Vadim, que demander de plus ? J'en rajoutais une couche, plutôt superflue et très...hypocrite de ma part. d'ailleurs, il y aura surement des soirées où je pourrais rencontrer des héritiers slaves, le fils d'un riche PDG a des vues sur moi, tu crois qu'il paierait combien mes parents pour se marier avec moi ? J'imaginais déjà le jour où j'aurais le droit au mariage arrangé, j'étais leur fille biologique, ils ne pouvaient pas me laisser aller avec n'importe qui...

Je savais que j'allais lui manquer, car lui aussi me manquerais. Affreusement. Mais j'avais besoin de partir un peu, changer d'air et retrouver mon pays natal. Mais j'avais lancé un sujet sensible, je sentais le souffle de Vadim plus présent contre moi. Je me mis à sourire lorsqu'il me disait que j'avais plus de valeurs que ce que pourraient donner ses hommes. Ce moment était...tout aussi bizarre qu'avant, car je sentais l'attachement fort que j'avais avec Vadim, et ça me fit sourire qu'il tienne à moi comme ça. Ça me réconfortait. Il est vrai que je serais malheureuse que mes parents organisent ce mariage arrangé, mais je risquais de l'avoir à vivre si je ne trouvais pas un homme riche et que j'appréciais un minimum. Je tournais la tête pour coller ma joue contre la sienne, comme un petit chat qui cherchait la tendresse. Je sentais que ça ne lui plaisait pas ce dont je lui parlais. J'étais pareil, je me voyais pas passer ma vie sans lui à mes cotés. Je prenais ses doigts dans ma main pour l'amener à mes lèvres, me servant de son bras comme un doudou. S'il est gros et moche, c'est sur que je me laisserais pas faire. Mais tu le sais qu'il faut qu'on ai un avenir, on restera pas libre toute notre vie, on a des obligations envers nos familles. Je suis la seule qui est génétiquement liée à ma famille, ils me laisseront pas mal tourné comme mon frère. Je ressens une certaine pression sur mon avenir, donc... j'en conclus que ça sera sur tous les points de ma vie qui m'entoure. Je me tournais complètement, une nouvelle fois, pour poser ma main sur sa joue. Je lui caressais doucement la peau avec le dos de ma main, bien que je le voyais pas, je lui souriais tendrement. Mais rien ne pourra nous séparer, Vadka. On est lié comme les deux narines d'un nez, comme... Je n'avais pas vraiment d'exemple. Je frottais mon nez contre le sien, en riant. J'allais te donner un gage, mais c'est à ton tour.

Vadim faisait preuve d'une grande loyauté envers moi, et ça me touchait vraiment. Je ne pouvais m'empêcher de sourire tendrement. Ce n'était pas rien ce qu'il me promettait. Cap... que tu le fasses, qui que ce soit, quelque soit la situation. Que je veuilles ou non, je voulais qu'il le fasse, je ne voulais pas qu'un possible mariage nous sépare. Il était tard. Vadka me prenait contre lui, et instinctivement, je me serrai contre lui. D'ailleurs, il me fit sourire. Je n'étais pas encore partie, mais j'aurai aimé qu'il décide de m'accompagner. Je pouvais toujours proposer... hm moui... mais tu peux aussi... venir en Russie avec moi... Tu reverrais tes soeurs, tes parents, et... on pourra toujours dormir ensemble. ça te dit pas ? Je tentais car je le voulais auprès de moi, la distance entre lui et moi serait énorme. Je ne pouvais pas cacher qu'il me manquerait, et que j'en haissais sa petite copine de me le voler. Comme toutes celles avant, de toute manière. Je passais ma main sur son torse que je caressais tendrement. Vadka...je... hum...Bonne nuit. dis-je en fermant les yeux. Pour une fois que j'allais dire ce que je ressentais, à quelques détails près, un "Je t'aime" aurait été bien pour rassurer notre lien, et me rassurer que je pouvais encore lui dire. Mais je n'osais plus. Peut-être parce qu'il y avait un véritable sens à présent.

J'avais espéré une réponse positive, j'avais du mal à imaginer tellement de temps sans lui. C'était même à me demander si je ne devais pas annuler ce voyage en Russie. Mais je ne devais pas faiblir, mais le convaincre de venir. Je n'avais pas d'idées précises quant à sa décision, ce qui me tracassait vraiment. "On verra demain"... mais ... J'avais peur de traduire ça par un "non" mais je n'allais pas baisser les bras. Je ne disais rien et fermais les yeux en me blottissant dans les bras de mon meilleur ami. Petit à petit, je m'enfouissais dans un sommeil profond, et douloureux. Je ne me rappelais rien de ce que j'avais rêvé mais ce fut lorsque je me réveillais que je me sentais angoissée, mon corps était engourdie et j'avais un gros mal de tête. J'étais toujours dans ses bras, bien au chaud. Je ne pus m'empêcher de déposer un baiser sur sa joue avant de reposer ma tête sur son torse, pour me blottir contre lui comme ci je dormais encore. Pourquoi partir du lit alors qu'il était encore là et à ma merci ? Je passais mes doigts sur son torse et son ventre, comme ci mes doigts étaient deux mini jambes qui parcouraient son corps. ça m'occupait pendant que je profitais de cette étreinte. Il l'avait dit, il fallait qu'on en profite non ? Bien évidemment, ce petit jeu ne dura pas longtemps. Je me déplaçais un peu pour pouvoir le regarder dormir, il était tellement mignon. A en croquer. Je ne me rendais pas compte que je le regardais longuement, je le fixais, je l'admirais. S'il me surprend, je ferais celle qui dormait les yeux ouverts. Même s'il sait que je dors pas les yeux ouverts.